On s'attend à ce que les négociations salariales dans le secteur privé reprennent dans les deux jours à venir L'Ugtt demande à l'Utica d'assouplir davantage ses conditions Les festivités de la remise du prix Nobel de la paix 2015 au Quartette du Dialogue national ayant vécu, hier, à l'occasion de la cérémonie organisée par le roi de Suède en l'honneur de Houcine Abassi, Wided Bouchamaoui, Fadhel Mahfoudh et Abdessattar Ben Moussa, on se demande maintenant à quand le retour à la table des négociations afin que l'Ugtt et l'Utica conviennent du montant de la majoration salariale dont vont profiter les quelque un million cinq cent mille salariés du secteur privé. Houcine Abassi et Wided Bouchamaoui se sont accordé toute une semaine de répit qu'ils ont passée en France, en Norvège et à Stockholm où le monde entier a rendu un hommage mérité à l'approche du Dialogue national qui a sauvé la Tunisie grâce précisément à la culture du consensus et du dialogue continu. Aujourd'hui, les membres du Quartette regagnent Tunis et l'on espère que l'éclaircie qui a accompagné, tant bien que mal, le séjour norvégien et suédois du S.G. de l'Ugtt et de la présidente de l'Utica, dissipera les nuages ayant assombri, ces dernières semaines, les rapports Ugtt-Utica sur fond de désaccords sur la majoration des salaires dans le secteur privé. Une source informée au sein de l'Ugtt confie à La Presse: «Nous nous attendons à ce que les négociations reprennent avec l'Utica, mercredi 16 ou jeudi 17 décembre. Notre espoir est de parvenir, au cours de ce prochain round de négociation, à une solution qui prendra en considération nos revendications. Pour le moment, les négociateurs de l'Utica semblent avoir accepté que le taux d'augmentation soit porté à 7% contre les 4,8 % auxquels ils étaient attachés auparavant. Sauf que les 7% sont en réalité inférieurs aux augmentations adoptées pour le compte de l'année 2014. Au sein de l'Ugtt, il est de tradition que les augmentations salariales évoluent et ne régressent pas. C'est la raison pour laquelle nous appelons à davantage de compréhension de la part de l'Utica afin qu'elle fasse un peu plus d'effort dans le but de parvenir à un accord prévoyant une certaine progression par rapport à l'accord de 2014». Et si les prochaines négociations échouent, quels mouvements prévoit-on au niveau de la Centrale syndicale ouvrière ? La même source précise : «Le bureau exécutif de l'Ugtt a pris la sage décision d'annuler la grève interrégionale programmée dans le Grand Tunis quand les terroristes ont attaqué le bus de la sécurité présidentielle à l'avenue Mohamed-V. Et au cas où l'Utica camperait sur ses positions initiales, nous serons obligés de revenir aux grèves interrégionales qui pourraient être suivies par une grève générale sur l'ensemble du pays. Nous n'en sommes pas encore là et nous prendrons les décisions que nous jugerons opportunes au moment venu. Sauf que pour ne rien cacher à l'opinion publique, nous ne nourrissons pas beaucoup d'espoir de voir l'Utica changer de position». Parallèlement, du côté du ministère des Affaires sociales, on assure que l'accord tant attendu est presque acquis. Ammar Youmbaï, ministre des Affaires sociales, multiplie les déclarations optimistes en insistant : «Les points de vue de l'Ugtt et de l'Utica se sont sensiblement rapprochés et il ne reste que quelques détails à régler pour que les salariés du secteur privé bénéficient, à l'instar de leurs collègues de la fonction et du secteur publics, des majorations qu'ils attendent». Wait and see !