Les membres du réseau « Initiatives locales pour l'environnement en Méditerranée » se sont donné rendez-vous à Hammamet pour rédiger et signer la charte du réseau «ILE» Sous l'étendard du réseau « Initiatives locales pour l'environnement en Méditerranée » (ile) et dans le cadre du programme « IEVP CT-MED » de la coopération transfrontalière en Méditerranée, financé par l'Union européenne, près de 150 acteurs locaux en écologie de six pays du bassin méditerranéen (Tunisie, Algérie, Maroc, France, Italie, Grèce et Liban) se sont réunis les 19 et 20 décembre, à Hammamet, à l'occasion de la 2e université méditerranéenne de l'écocitoyenneté, pilotée par l'association d'éducation relative à l'environnement de Hammamet (AERE-Hammamet). Selon M. Jean-Baptiste Lanaspeze, président de l'Union association pour la participation et l'action régionale - Centre méditerranéen de l'environnement (Apare-CME), le réseau « ile » a permis de « renforcer la mobilisation de la société civile méditerranéenne et la reconnaissance de son rôle dans les politiques environnementales conduites sur les territoires méditerranéens et d'améliorer le processus de gouvernance des politiques de l'environnement au niveau local. ». Hammamet, l'oasis de Chenini et Zammour comme exemples Entre la première université méditerranéenne de l'écocitoyenneté qui s'est déroulée à Marseille en 2014 et celle de Hammamet, si on prend le cas de la Tunisie, dans le cadre du réseau « ile », les résultats étaient assez concrets avec la réalisation de trois projets participatifs locaux. « A Hammamet, en collaboration avec l'Aere-Hammamet, il y a eu la création de la maison de l'environnement. Dans le sud-est, il y a eu la mise en place de circuits de découverte de l'Oasis de Chenini à Gabès sous le pilotage de l'Association de sauvegarde de l'oasis de Chenini-Gabès (Asoc) et la création d'une unité de services agricoles dans la localité de Zammour dans le gouvernorat de Médenine avec l'aide de notre partenaire, l'Association des jeunes de Zammour (AJZ). », souligne M. Matthieu Guary, délégué général de l'Union Apare-CME et l'un des coordinateurs du réseau « ile ». Outre la présentation des résultats du réseau « ile », les participants à cette deuxième édition de l'université méditerranéenne de l'écocitoyenneté ont rédigé et signé la charte constitutive du réseau « ILE » qui a précisé le modèle de gouvernance de ce nouveau réseau en octroyant un rôle important aux jeunes et en traçant les grandes lignes concernant les ressources pédagogiques (outils et orientations) en matière d'éducation à l'environnement dans les pays partenaires. « La charte du réseau « ILE » est un document fondateur de la protection de l'environnement dans le bassin méditerranéen et le témoin de la solidarité entre les différents acteurs locaux. C'est un message fort qui rappelle que nous sommes ensemble pour défendre la beauté de nos territoires. Le réseau « ILE » va nous permettre de devenir des acteurs et non pas des sujets», précise M. Lanaspeze. Echanges d'expertises « Non seulement le réseau "ILE" a prouvé qu'il était un excellent accélérateur d'échanges d'expertises et un bon incubateur de projets de coopération, mais il sera aussi une pépinière d'initiatives locales en environnement pour les jeunes porteurs d'idées et d'innovation », ajoute-t-il. Samedi après-midi, la centaine d'acteurs ont animé les débats de trois tables rondes traitant des thèmes suivants : « la mer et le littoral », « les changements climatiques » et « économie et développement durable ». La table ronde sur le thème des changements climatiques a permis de cerner trois plans d'action concrets. Le premier cercle d'action concerne les membres fondateurs et les partenaires du réseau à travers les échanges d'expertises et de partage d'expériences pour faire face aux effets des changements climatiques. Par exemple, l'association française Apare a élaboré des outils et des programmes sur cette thématique et elle s'est dite prête à les transférer à d'autres membres du réseau. Toujours dans le cadre de la table ronde sur les changements climatiques, M. Jean-Baptiste Lanaspeze a rappelé qu'en se basant sur la loi Oudin-Santini (adoptée par l'Assemblée nationale française le 9 février 2005), dans son Article 1 (L. 1115-1-1 du code général des collectivités territoriales), « les communes, les établissements publics de coopération intercommunale et les syndicats mixtes chargés des services publics de distribution d'eau potable et d'assainissement peuvent, dans la limite de 1 % des ressources qui sont affectées aux budgets de ces services, mener des actions de coopération avec les collectivités territoriales étrangères et leurs groupements, dans le cadre des conventions prévues à l'article L. 1115-1, des actions d'aide d'urgence au bénéfice de ces collectivités et groupements, ainsi que des actions de solidarité internationale dans les domaines de l'eau et de l'assainissement ». La COP22 en point de mire « En tant qu'acteurs de la société civile, il est de notre devoir de contacter nos mairies et collectivités locales pour déterrer les jumelages qui existent déjà avec les communes françaises et revendiquer notre droit de bénéficier de ces 1% de ressources qui sont affectées à leurs budgets pour des actions de solidarité internationale dans les domaines de l'eau et de l'assainissement », déclare M. Boubaker Houmane, coordinateur du Réseau associatif pour la nature et le développement en Tunisie (Randet). Au niveau régional, la représentante de l'autorité de gestion du programme IEVP CT-Med et de l'Union européenne s'est dite prête à financer tous les projets portant sur la thématique des changements climatiques, et ce, dans le cadre du réseau « ILE ». Enfin, toujours dans le cadre de la table ronde sur les changements climatiques, le réseau « ILE » a décidé de participer à la prochaine conférence internationale des parties « COP22 », qui se tiendra du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech, au Maroc. « Le réseau "ILE" va porter le flambeau des initiatives locales pour l'environnement dans le bassin méditerranéen dans ce sommet des changements climatiques de l'Organisation des Nations unies. Il sera la voix des acteurs locaux pour sensibiliser davantage les décideurs et les gouvernements aux vrais problèmes sur le terrain», conclut M. Boubaker Houmane.