Les joueurs étoilés n'auraient jamais réussi autant de performances sans se battre, sans avancer résolument dans le parcours qu'ils ont tracé en bousculant l'ordre établi, à la vitesse de sportifs pressés de réussir... Dans un style qu'elle n'aurait jamais renié, l'Etoile fait ce qu'elle sait faire le mieux. Ses performances de ces derniers temps, en compétition nationale ou continentale, flirtent avec la perfection et on ne peut qu'être en admiration devant la justesse et l'inspiration de tout ce qui est entrepris. Il est difficile de traduire tout cela avec des mots. Ça n'aurait pas pu marcher mieux. L'équipe étoilée en fait une période canon. Après avoir enchaîné de nombreuses performances, avec des victoires, souvent spectaculaires, elle est devenue la référence du beau jeu. Comme pouvait l'être l'Espérance, son adversaire, il y a quelques matches. Les joueurs étoilés sont de très bons manieurs de ballon, ce qui permet à l'équipe d'avoir une bonne possession du jeu, des latéraux et excentrés ultra offensifs qui participent activement et sans relâche aux actions offensives (elle fait la différence directement dans le couloir droit). Et, bien entendu, des individualités dont on scrute les moindres faits et gestes. Le tout, une équipe bien organisée dans les différents compartiments du jeu, prête à saisir la moindre occasion pour rendre le match électrique. Le jeu pour le jeu, le jeu qui ne tue pas le jeu Avec une prestation digne des meilleurs, elle prend aujourd'hui une nouvelle dimension. Qui plus est, dans les matches chocs et face à des adversaires de grande envergure. C'est à se demander si autant de contraintes et d'opposition ne la rendaient justement aussi forte et tellement déterminée. Le plan se déroule sans accroc pour un joueur comme Hamza Lahmar qui fait de plus en plus gagner son équipe sur des coups de pied arrêtés et qui, pour magnifier son incroyable talent, ne manque pas à chaque fois de signer des accomplissements et des hauts faits dont il est le seul à connaître le secret. Il est une menace pour les différents adversaires de son équipe, que ce soit par l'exécution des balles arrêtées, ses accélérations balle au pied, ses déviations et son activité comme point d'appui. La victoire dans un choc comme celui face à l'Espérance en dit long sur la nouvelle dimension prise par l'équipe étoilée. A part quelques imprécisions et certaines imperfections, du reste légères, elle se donne aujourd'hui le droit, mais aussi le devoir de présenter chaque fois une belle copie. Ses joueurs n'auraient jamais réussi autant de performances sans se battre, sans avancer résolument dans le parcours qu'ils ont tracé en bousculant l'ordre établi, à la vitesse de sportifs pressés de réussir. On sent que l'effort compte beaucoup ici et plus qu'ailleurs. Cela témoigne de personnalités affirmées et d'un caractère bien trempé. Ils commencent ainsi à surfer sur la vague des succès. Ils commencent aussi à se rapprocher de la brigade d'exception qui fait la pluie et le beau temps. Entre-temps, des talents émergent et l'histoire suit son cours. Ils se situent si bien dans l'espace et dans le temps qu'ils créent la complémentarité des gestes et des positions. Ils donnent ainsi au jeu une tout autre tonalité. Le jeu pour le jeu, le jeu qui ne tue pas le jeu. Mais également la capacité générale à gérer une série de matches avec aisance, variété et supériorité. Autrement dit, l'équipe dispose de l'équilibre et de la justesse souhaités, de la solidité nécessaire, de la force mentale indispensable, et surtout de la persévérance dans le rendement. Il ne faut pas cependant oublier que ce qui reste à faire est aussi important. Les joueurs, le staff technique et les responsables en sont plus que jamais conscients. Un signe de vigueur et de vitalité. Cela s'inscrit dans le droit fil des exigences des nouvelles étapes, se devant de ce fait de garantir le grand cheminement. Résumer le parcours de l'Espérance à la défaite contre l'Etoile serait un jugement infondé. L'on sait que le public «sang et or» a encore peiné à croire que tout cela ait pu se produire, notamment après les motifs de satisfaction obtenus suite à une série de 9 victoires consécutives. Mais l'équipe n'est pas parvenue quelque part à enrayer les dérives et les insuffisances défensives qui ne cessent de marquer le rendement de l'équipe. Un comportement qui évolue sans boussole, avec des joueurs éparpillés et désemparés. Et toute l'équipe de les suivre avec la crainte de s'engager dans une aventure qui ressemble de plus en plus à une désespérante fuite en avant. Telle qu'elle se revendique et à travers ce qu'elle ne cesse de laisser entrevoir, l'équipe espérantiste aurait besoin aujourd'hui d'un véritable plan de bataille destiné à rendre le comportement défensif des joueurs plus solide et plus performant. La présence de certains est certainement souhaitée, mais leurs compétences encore davantage. Le travail défensif n'est pas simple. Il ne l'est pour aucun club, et pas davantage pour l'EST dont les joueurs qui en ont vraiment le profil figurent aujourd'hui dans les livres de l'histoire. Le fait est là: la démobilisation de l'arrière-garde rend mal à l'aise. On ne voit pas comment l'équipe est tombée si bas lors de son face-à-face avec l'Etoile sans que la responsabilité de ses défenseurs et de son gardien ne soit totalement engagée. Au lendemain de la 11e journée, il n'est pas question de parler de tournant de la compétition, ou de passage de témoin. Ce n'était qu'une journée de championnat. Mais un sérieux avertissement tout de même, lancé par l'ESS à ses adversaires directs.