20 Tunisiens sont toujours portés disparus tandis que 150 autres croupissent dans des prisons libyennes En attendant une fin heureuse aux négociations entre les différentes parties en conflit qui composent actuellement le paysage politique libyen, la situation reste encore très délicate pour les ressortissants tunisiens qui, pour une raison ou une autre (surtout économique), se trouvent encore en Libye. Les chiffres présentés hier lors d'une conférence de presse par le militant des droits de l'Homme, Mustapha Abdelkébir, connu pour être très actif dans le règlement des problèmes rencontrés par des Tunisiens en Libye, viennent confirmer que la négociation dans les cas de disparition ou autres demeure la seule voie pour assurer la sécurité de ces concitoyens dans ce pays voisin en proie à une crise politique sans précédent. 110 Tunisiens détenus pour activités terroristes Selon lui, 20 tunisiens sont toujours portés disparus en Libye tandis que 150 autres croupissent dans les prisons libyennes. Mustapha Abdelkébir tient à préciser que ces chiffres concernent uniquement les Tunisiens qui n'ont aucun lien avec des organisations criminelles ou des réseaux de trafic. Parmi les disparus dans ce pays voisin, les journalistes Sofiène Chourabi et Nadhir Ketari, dont le sort reste encore incertain. «Nous disposons d'informations très précises sur ce dossier, dit-il. Mais nous refusons pour le moment de les divulguer afin de ne pas compromettre les efforts que nous faisons pour leur libération». Selon la même source, ils seraient 110 Tunisiens à être détenus en Libye en raison d'activités liées au terrorisme. «Ces individus ont quitté le territoire de manière illégale pour rejoindre des groupe terroristes», a-t-il déclaré, avant d'ajouter que la diaspora tunisienne en Libye a chuté de 150 mille individus en 2013 à 20 mille actuellement, comme conséquence directe de la situation critique qui prévaut dans ce pays. Abou Iyadh encore en vie Mustapha Abdelkébir a critiqué la décision prise au lendemain de l'attentat de l'avenue Mohamed V par l'Etat tunisien de fermer la frontière avec la Libye, estimant que les postes frontières sont suffisamment protégés et que les trafics d'armes et l'infiltration des terroristes empruntent d'autres circuits que ces points précis. Il a également appelé le gouvernement à adopter une stratégie claire afin de faciliter et préserver la vie de nos concitoyens en Libye. Une stratégie basée, selon lui, sur la négociation avec tous les intervenants sans s'attarder sur les tiraillements politiques internes. De son côté, le secrétaire général du Conseil des sages, Ayoub Charaâ, a indiqué que des efforts et des négociations sont en cours actuellement dans le but de libérer 18 personnes kidnappées. Il a, en outre, indiqué que 3 prisonnières tunisiennes seront très prochainement libérées. « Nous espérons qu'elles pourront retourner en Tunisie avant la fin de l'année », a-t-il précisé. En marge de la conférence de presse, Mustapha Abdelkébir a déclaré que contrairement à ce qui a été annoncé, le terroriste Abou Iyadh est encore en vie et se trouverait actuellement en Libye après un séjour dans le Sinaï égyptien.