Il est temps que les autorités compétentes se penchent sérieusement sur la question de l'aéroport Enfidha-Hammamet afin d'accompagner l'opérateur dans ses plans de relance et préserver les emplois. Il n'est pas normal qu'un tel bijou soit livré à lui-même A l'aéroport international Enfidha-Hammamet, les aiguilleurs scrutent le ciel sans repérer d'avions. Sur le tarmac aussi, l'activité est en berne. Les comptoirs d'enregistrement sont presque déserts. Ici, les employés, les ouvriers et même les policiers et les douaniers dépriment tant ils passent leur journée sur le rythme d'une activité aérienne en chute libre depuis des années. Un autre évènement vient corser cette atmosphère d'épouvante. Il s'agit d'une grève de la faim et de sit-in de quelques agents licenciés par la société BTA qui gère les restaurants et cafétérias à l'aéroport, empêchant ainsi l'ouverture des points de vente. Depuis près de trois semaines, passagers et employés ne cassent plus la croûte. Et pour cause, les restaurants et les points de vente ont été parmi les premiers à souffrir de cette situation maussade. « En raison de la baisse drastique du trafic aérien à l'aéroport Enfidha-Hammamet, suite aux deux attentats terroristes survenus durant l'année 2015, et en particulier celui perpétré à Sousse en milieu de la saison touristique, la société a enregistré une baisse considérable du volume de ses activités commerciales et par conséquent de ses revenus", soulignent dans un communiqué les responsables de la société BTA, filiale de TAV Airports, exploitant les points de vente de restauration & boissons, à l'aéroport d'Enfidha-Hammamet. En effet, l'aéroport a connu en 2015 une chute de plus de 80% de son activité suite aux attentats perpétrés l'année dernière en Tunisie. Tav-Tunisie a perdu en 2015 son premier marché, à savoir le marché anglais qui a arrêté tous ses vols vers la Tunisie, suite à l'attentat de Sousse. Cette crise a acculé les responsables de la BTA à prendre des mesures douloureuses. En effet, ils ont procédé, il y a près d'un mois, au licenciement d'une trentaine d'employés. "Nonobstant tous les efforts déployés pour réduire ses charges, la société s'est malheureusement trouvée obligée, en raison de sa situation financière difficile, de réduire le nombre de ses employés proportionnellement au volume actuel de son activité afin de maintenir la continuité de l'entreprise", explique la société qui assure avoir "veillé à garantir aux employés concernés l'ensemble de leurs droits conformément à la réglementation en vigueur". Il n'empêche que cette situation a provoqué un tollé auprès des employés de la filiale de la TAV et depuis un climat de tension règne sur l'aéroport. En effet, quelques agents licenciés sont entrés dans une grève de la faim et sit-in dans les pricipaux points de vente de la BTA à l'aéroport. Ces mouvements de protestation, qui vont jusqu'à empêcher les employés de la BTA à rejoindre leurs postes de travail, ont été jugés alarmants par la société. "En raison des protestations illégales et virulentes, la société se retrouve aujourd'hui confrontée à une situation en escalade et hors de contrôle, ce qui l'a amenée à en référer aux autorités compétentes et à entreprendre les actions juridiques nécessaires afin de protéger ses employés qui sont malheureusement toujours empêchés de rejoindre leurs postes de travail et sérieusement menacés", précise le communiqué de la BTA. Livrée à elle-même dans la gestion de cette crise, la société BTA tire la sonnette d'alarme. "La situation est inquiétante et fort regrettable, car la société demeure toujours dans l'impossibilité d'ouvrir ses points de vente et de poursuivre ses activités, ce qui est à même de contribuer à la dégradation de sa situation financière et d'affecter ainsi sérieusement sa capacité à honorer ses engagements financiers envers ses employés restants", ajoute le communiqué. En effet, la crise de la société BTA augure d'une période de troubles sociaux qui vont ponctuer, dans l'avenir proche, la vie des entreprises et filiales dont l'activité gravite autour de l'aéroport Enfidha-Hammamet. D'autres licenciements seraient en vue, selon une source digne de confiance, tant que l'activité de l'aéroport continuera à accuser une chute. İl est temps que les autorités compétentes se penchent sérieusement sur la question de l'aéroport Enfidha-Hammamet afin d'accompagner l'opérateur dans ses plans de relance et préserver les emplois. Il n'est pas normal qu'un tel bijou soit livré à lui-même.