En janvier, Benjamin Stasiulis, qui revenait d'une rupture des ligaments croisés, ne pouvait pas encore pousser sur les jambes. Sept mois plus tard, l'ancien Mulhousien a atteint le podium européen du 200 m dos. Pur produit du Mulhouse ON où il a grandi de 2000 à 2008, Benjamin Stasiulis a obtenu sa meilleure note internationale à Budapest, en décrochant le bronze de la finale du 200 m dos des championnats d'Europe. Prétendant à la succession de Simon Dufour à la tête du dos français, Benjamin Stasiulis (24 ans) a sombré au lendemain des Jeux olympiques à Pékin avant de refaire surface à Budapest. Après trois ans de galère, l'ex-Mulhousien confirme son grand retour et la fin de ses malheurs. «Nous avions fait une erreur de timing» L'exploit de Benjamin Stasiulis est d'autant plus important que le nageur revient de loin. Triple champion de France en petit bassin en 2007, il était promu au plus bel avenir. Finaliste la même année des championnats d'Europe en bassin de 25 m à Debrecen, il a connu le pire échec qui soit aux JO de Pékin. Le champion aussi talentueux soit-il n'est pas à l'abri de la déception sentimentale… Compagnon de Laure Manaudou lors de sa dernière saison mulhousienne, il paye au prix fort leur séparation, jusqu'à la rupture de ses ligaments croisés à l'occasion d'un match de foot. C'est de là que Benjamin Stasiulis a donné le départ à sa nouvelle aventure, qui l'a amené sur le podium des championnats d'Europe. «Je me suis blessé en septembre 2008 et j'ai été opéré dans la foulée, raconte Benjamin Stasiulis. En janvier, je n'arrivais pas encore à pousser sur mes jambes ». L'heure est alors à la rééducation et le Mulhousien devenu Parisien au Racing Lagardère prend part au meeting de Saint-Germain. «Comme mon chirurgien m'avait déconseillé de faire des ciseaux avec mes jambes, j'ai pris part au 50 m brasse en faisant des ondulations, poursuit le dossiste de formation. De ce fait, j'ai battu le record de France, à un dixième du record d'Europe… Et aucun juge n'avait vu que je n'avais pas réalisé une nage conforme à la spécialité. Mon résultat était une insulte aux brasseurs et il a fallu que je me batte pour que mon record ne soit pas validé». Benjamin Stasiulis est ainsi, honnête et droit. Des qualificatifs qui payent à long terme. Le bronze d'avant-hier le prouve, mais les effets étaient alors loin d'être immédiats. «En 2009 aux championnats de France à Montpellier, après avoir été au fond du trou, j'ai fait des trucs de fou en séries, ou en demi, et raté les finales. Nous avions fait une erreur de timing puisqu'une semaine plus tard je battais un record de France en Angleterre». Cette année, l'ex-Mulhousien est le premier à admettre «que la page est tournée». Aux championnats de France 2010, il obtient sa qualification pour les championnats d'Europe et rêve d'une place en finale. «Je n'oublie pas ce que Mulhouse m'a apporté» Avant-hier, dans la dynamique d'une équipe de France pour le moins conquérante, il a fait mieux en devançant le Polonais Radoslaw Kawecki de huit centièmes, accompagnant le Russe Stanislav Donets (1'57''31) et l'Autrichien Markus Rogan (1'57''31) sur le podium du 200 m dos. «Je n'oublie pas ce que Mulhouse m'a apporté, confie Benjamin Stasiulis. C'est grâce à Lionel Horter que je suis allé en équipe de France et que j'ai découvert le haut niveau».