Ils sont plus d'une vingtaine de poètes en herbe à vouloir s'imposer et semer leur art un peu partout. Alors qu'on a vingt ans et moins on ne pense qu'aux virées, qu'aux soirées dansantes. Un groupe de jeunes, filles et garçons, a choisi de se consacrer au monde de la culture. Ainsi, ils ont concrétisé un rêve longtemps caressé : lire leurs écrits, poèmes, proses à des amoureux de littérature de tout âge. De ce fait, ce groupe a fondé le club «Médina Book». Celui-ci existe depuis presque un an. L'initiative est venue d'une étudiante en deuxième année anglais d'affaires, Leïla Bezzine. D'après l'idée de Abdelkarim Ben Abdallah, animateur dans plusieurs clubs culturels, ces jeunes ont choisi d'élire domicile dans la Médina, interpellés par sa beauté et bercés par les traditions bien de chez nous. Premiers rendez-vous, au café El Inba, au cœur des souks ; là-bas, les jeunes lisent à qui veut bien les entendre leurs réalisations littéraires. Mais ce café bien typé est trop exigu, il ne leur suffit plus. Les membres du club affluent de tous bords. Ils sont plus d'une vingtaine de poètes en herbe à vouloir s'imposer et semer leur art un peu partout. Maintenant, le club vise les centres culturels, soutenu par des écrivains tunisiens. Ils sont libres de s'exprimer dans la langue qu'ils veulent, français, anglais, arabe dialectal ou littéraire, leur but est de réconcilier les gens avec le livre et la lecture. La musique fait partie intégrante du club grâce à la collaboration de la jeune chanteuse à la voix chaude Dalel Gasmi. «Médina Book» vient de réaliser une action avec l'association «El Fourat» pour les enfants autistes. Invitée d'honneur de cette action intitulée «Ensemble, c'est mieux», une psychologue, Sourour Askri, qui a offert une séance de «yoga du rire», une thérapie créée par un médecin hindou spécialisé en cancérologie et qui a constaté que le rire soulageait ses patients. Un blogueur était de la fête, il s'agit de Jamel Saïdane, surnommé «Wild Tounès», qui a conté l'histoire de la Médina... Les membres du club suivent leur poésie là ou elle les mène. C'est comme ça qu'ils se sont retrouvés dans la maison d'un collectionneur de livres sur la Médina qui leur a offert des œuvres et leur a donné la liberté de s'exprimer. Prose, poèmes, lectures, tout est bon à lire. Les membres du groupe sont des amoureux des mots. «Médina book» a aussi égayé la rue des bouquinistes Edabaghine où ils ont lu leur écrits en public, histoire d'inciter à la lecture. Cette action a été même retransmise par une chaîne française. Musique et poésie font donc corps ensemble dans ce jeune club ; le 16 janvier, «Médina book» va faire une action avec «le club fantasia», un autre groupe de lecteurs et d'écrivains mené par la poétesse Nirane Trabelsi. Ils vont tous lire et chanter «café Essaraya», toujours à la Médina, leur lieu de prédilection. «Médina book» a participé à une action menée par l'association culturelle «Ibn Araba» à l'école Slimania. Là, le club a été parrainé par de grands écrivains tunisiens. Ces jeunes bacheliers et étudiants ont misé sur la culture et on gagné leur place parmi les écrivains célèbres en drainant un grand public. Le club se réunit une fois par mois pour ne pas empiéter sur leur études. D'ailleurs, nous dit la fondatrice Leïla Bezzine, on fait nos actions les samedis car on n'a pas cours. Un grand bravo à ce groupe de jeunes assoiffés de culture qui laissent s'évader leurs plumes au gré de leur imaginaire et qui sèment la littérature là où ils passent.