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Le parcours du combattant
Prise en charge des usagers de drogue
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 01 - 2016

Durant les trois premiers jours, les patients ne se rendent compte de rien. Ils dorment d'un sommeil profond pour se réveiller au quatrième jour, déboussolés, éperdus, ne se souvenant de rien
Le Centre d'aide, d'écoute et de prise en charge des usagers de drogue se trouve tout au fond du parc urbain de Thyna, dans le gouvernorat de Sfax ; un parc délabré, un pavé boueux qui ressemble plus à une décharge anarchique qu'à un espace vert, ce qui en dit long, d'ailleurs, sur l'insouciance des autorités concernées quant à l'esthétique urbaine et à la végétation dans un environnement réputé pour être des plus pollués en Tunisie. Chaque jour, le personnel actif audit Centre prend ce chemin désolant pour arriver enfin à son lieu de travail. Sur un terrain boueux, un local a été bâti par l'ambassade d'Amérique pour prendre en charge les usagers de drogue et leur apporter une panoplie de prestations d'ordre médical, psychologique et social.
Ici, les patients partagent beaucoup de points communs : ils ont tous succombé aux drogues. Ils sont tous déterminés, aussi, à sortir de cette sphère infernale et retrouver une vie normale. « Asfour » ( pseudonyme ) est un étudiant âgé de 21 ans. Il a commencé à consommer la «marijuana» (du cannabis ) à l'adolescence, sur un coup de tête. Cette drogue lui procurait du plaisir sans pour autant le rendre inconscient. « Mais au fil du temps, j'ai commencé à avoir des troubles de mémoire. Et du coup, j'ai décidé d'arrêter une bonne fois pour toutes », a-t-il indiqué. La cure de désintoxication s'étale sur un mois.
Le sevrage ou la rude épreuve
Les quinze premiers jours constituent, et pour l'équipe et pour le patient, la période la plus dure à surmonter non sans angoisse et efforts. Selon Mme Fatma Memni, sociologue, l'étape de sevrage vise à aider le patient à surmonter la dépendance et à résister aux signes de manque. « Durant les trois premiers jours, les patients ne se rendent compte de rien. Ils dorment d'un sommeil profond pour se réveiller au quatrième jour, déboussolés, éperdus, ne se souvenant de rien. Puis, ils passent d'un extrême à un autre : insomnie, douleurs atroces au niveau du dos et des articulations, des céphalées... Certes, certains patients sont dotés d'une bonne immunité qui leur épargne les douleurs. Cependant, la plupart des usagers de drogue injectable, et plus particulièrement de subitex, souffrent beaucoup de douleurs articulaires et de dos même après dix jours de sevrage. A défaut des drogues, même les maladies anesthésiées par les drogues refont surface via leurs symptômes respectifs », indique-t-elle.
Réapprendre à prendre soin de soi-même
Pour aider le patient à surmonter la douleur et à résister, l'équipe médicale et paramédicale lui administre des antalgiques et des calmants. Il n'est aucunement recommandé d'isoler le patient, bien au contraire. Son implication dans son parcours vers la guérison inclut, inéluctablement, son autonomisation. Pour ce, des accompagnateurs et des infirmiers sont chargés de l'aider à réapprendre à prendre soin de lui-même et à être à l'écoute de son corps, de ses besoins vitaux. Et pour mieux contribuer à sa guérison, on lui recommande de boire beaucoup d'eau afin d'évacuer le maximum de toxine via l'urine et la sueur. Consommer de l'eau sans modération ...dans un centre où l'eau potable fait souvent défaut ! « Ici, l'eau coule en de fins filets. Elle est souvent coupée. L'eau chaude, elle, pourtant indispensable au traitement, étant donné que les patients suent beaucoup et ont besoin d'une douche quotidienne pour éliminer les toxines, n'est point disponible. Aussi, conduisons-nous les patients deux fois par semaine au bain maure», souligne la sociologue. Selon M. Zied Missaoui, directeur exécutif du centre, beaucoup de démarches ont été menées en vue d'inciter les autorités à résoudre le problème relatif à l'eau. Des démarches sans suite aucune.
La renaissance
Une fois la première quinzaine du séjour écoulée et le sevrage accompli, les patients succombent quasi automatiquement à la déprime. Pour Mme Memni, cela s'explique par cette rupture frustrante avec un comportement habituel, avec cette substance qui procure au corps et à l'esprit une grande relaxation. Mais la phase de déprime s'estompe sitôt que la deuxième étape curative est lancée. Elle comprend des séances de sensibilisation sur les méfaits des drogues ainsi que des activités sportives assurées grâce à l'équipe. La cure de désintoxication prend fin. Le patient retrouve une certaine sérénité, un tonus et un nouveau souffle. Le travail de l'équipe médicale, paramédicale et administrative accompli, c'est au patient de reprendre son destin en main et de résister à la tentation fatale une fois sorti du centre.


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