Les parties concernées se penchent sur l'élaboration d'une loi à même de réorganiser les soldes et de combler les lacunes de la loi 40 Les soldes d'hiver démarreront cette année le 30 janvier et prendront fin le 15 mars. Il s'agit d'une décision prise à l'unanimité des parties concernées en vue de booster la dynamique commerciale, tout en préservant le pouvoir d'achat et le droit du consommateur au shopping. Pour mieux mettre en lumière cet évènement à caractère à la fois économique et social, l'Institut national de la consommation a organisé, mardi dernier, à son siège à Tunis, une conférence de presse à laquelle ont été conviés des représentants de l'Utica, de l'ODC et de la société civile. «Cette rencontre a pour finalité d'informer le public, via les médias, sur les soldes d'hiver 2016 et d'inciter les commerçants à se soumettre aux critères et à la loi réglementant les soldes. Les efforts des uns et des autres convergeront, espérons-le, vers la garantie de plus de transparence et de crédibilité des soldes», souligne M. Tarek Ben Jazia, directeur de l'Institut national de la consommation. Il faut dire que ces deux critères représentent souvent les principales défaillances qui dissuadent bon nombre de Tunisiens à renouveler leurs garde-robes en profitant des promotions spécial soldes. Ces derniers constituent, souvent, le théâtre de plusieurs abus et dépassements opérés par certains commerçants au détriment du consommateur. «Il convient de rectifier certains préjugés afin que les consommateurs soient, désormais, mieux avertis. En effet, explique M. Chokri Jarraya, président de la chambre nationale des enseignes, les soldes sont appliqués sur des produits disponibles au magasin depuis au moins trois mois. La loi 40 en date de 1998 interdit aux commerçants l'application des promotions spécial soldes sur la nouvelle collection. Cela dit, près de 99% des commerçants qui participent aux soldes assurent la transparence et la crédibilité requises. D'ailleurs, poursuit-il, les réclamations que nous enregistrons chaque année sont minimes». Il rappelle le numéro vert mis à la disposition des consommateurs, le 80 100 191, pour d'éventuelles réclamations. MM. Mohsen Ben Sassi et Slim Saâdallah, respectivement président de la chambre nationale du prêt-à-porter et des tissus au sein de l'Utica et président de l'Organisation de défense du consommateur (ODC), soulignent l'impératif de réviser la loi 40 en date de 1998, et ce, afin de donner un nouveau souffle à une tradition commerciale bien ancrée dans notre société. Parmi les questions évoquées figure la fixation, désormais, d'une période bien déterminée pour les soldes d'hiver et ceux d'été. M. Saâdallah recommande de retirer le critère imposé par la loi 40 et qui exclut la nouvelle collection de l'ensemble des produits soldés. «Nous travaillons depuis deux ans sur un texte de loi à même de réorganiser la saison des soldes. C'est un projet qui sera suggéré, d'abord, aux professionnels dont l'avis est capital, puis aux législateurs pour homologation», note M. Mohamed El Aïfa, directeur général de la concurrence et des recherches économiques. Les responsables attirent l'attention sur la démarche recommandée afin de garantir la transparence et la crédibilité escomptées. Les commerçants sont appelés à déclarer à la direction régionale du commerce leur intention de participer aux soldes, et ce, quinze jours avant le démarrage des soldes. Ils doivent, aussi, afficher les promotions établies et indiquer le prix initial et le prix promotionnel en prenant soin de barrer le premier. Encore faut-il rappeler que les réductions minimales sont de l'ordre de 20%. Les responsables ont été unanimes sur le rôle du consommateur dans la lutte contre les dépassements. «En 2015, nous avons effectué 2.420 visites d'inspection, suite auxquelles nous avons noté 1.825 boutiques déclarées et relevé 342 infractions», ajoute M. El Aïfa.