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En attendant les résultats de la médiation présidentielle Suspension du mouvement de protestation du syndicat national des forces de sécurité intérieure
Le chef de l'Etat a reçu hier, comme prévu, au Palais de Carthage, le secrétaire général du Syndicat national des forces de sécurité intérieure qui avait, vendredi dernier, décidé la suspension de son mouvement de protestation à l'échelle du pays jusqu'à la tenue de cette rencontre dont les résultats sont très attendus par les sécuritaires. Nabil Ayari a déclaré avoir sollicité (pour la seconde fois, ndlr) le soutien du président de la République dans leur mobilisation dont l'objectif est « l'amélioration des conditions matérielles des agents des forces sécuritaires et la garantie de leur dignité et celle de leurs familles ». C'est ainsi la seconde fois en quelques jours que ledit syndicat fait appel au chef de l'Etat et qu'il le rencontre pour le même sujet. Et pour cause. Le communiqué de la polémique Quand, mercredi dernier, le Syndicat national des forces de sécurité intérieure a annoncé l'escalade de son mouvement de protestation sociale à travers le pays, en réaction au non-respect de l'accord conclu avec les autorités en date du 31 août 2015, l'indignation a été quasi générale. Le contenu du communiqué, qui faisait foi de préavis de grèves, avait choqué plus d'un et a été assimilé à du chantage au regard du contexte sécuritaire actuel qui ne supporte aucune faille ni aucun manquement dans le dispositif sécuritaire et en termes de vigilance. Le communiqué en question annonçait les décisions suivantes : le 10 février décrété « jour de colère» des forces de l'ordre et un rassemblement est prévu à la place de La Kasbah, jusqu'à la satisfaction des revendications. Aussi, à partir du 8 février, le régime 12h/12 et 24h/24 ne sera plus respecté et les tribunaux ne seront pas sécurisés pendant deux heures chaque jour. A partir du 11 février et pour une durée de trois jours, la circulation au niveau des passages frontaliers sera perturbée et un rassemblement de protestation de trois heures dans les établissements pénitentiaires sera observé chaque matin. Le communiqué a, aussi, annoncé la suspension de la surveillance du transfert des matières explosives et la non-supervision des opérations de dynamitage (des carrières, ndlr). Mais encore, à partir du samedi 13 février, toutes les manifestations sportives et culturelles ne seront pas sécurisées et le travail administratif sera interrompu. Tel est en substance le contenu du communiqué qui a été fortement critiqué, a indigné opinion et observateurs et provoqué l'ire des chefs des protestataires. Ledit communiqué a été également mal accueilli pour une raison qui demeure encore sans explication. Seul le syndicat national des forces de sécurité intérieure, sur un total de huit syndicats sécuritaires, a refusé de signer la convention établie le 30 janvier dernier avec la présidence du gouvernement, après les dernières protestations des sécuritaires. Nabil Ayari et ses camarades exigent, entre autres revendications, l'alignement de la prime de risque pour les forces de l'ordre sur celle des militaires, ce qui induit une augmentation de 400 dinars pour chaque agent. Revendications légitimes Selon Wissem Rouissi, du syndicat des brigades d'intervention, la convention signée samedi 30 janvier, porte sur neuf revendications communes à tous les syndicats dont celui des forces de sécurité intérieure. L'accord porte sur les 4 années à venir à partir de 2016 et génère une enveloppe de 450 mille dinars avec comme date d'effet le mois de juillet prochain. Pour Rouissi, les dernières négociations sont un premier pas, les augmentations obtenues pour 2016 et 2017 ne sont pas très importantes mais c'est un bon début : «Nous avons obtenu un peu plus de la moitié de nos revendications, a-t-il souligné, d'autres rounds de négociations devraient suivre». D'un autre côté, Chokri Hamada, porte-parole du syndicat des forces de sécurité intérieure, souligne que ces revendications, longuement ignorées, sont légitimes et ne devront pas porter atteinte à l'image des forces de sécurité intérieure qui font sacrifice de leur vie pour veiller à la sécurité des citoyens et de la patrie. Et à ce titre, tout le monde s'accorde à dire que les salaires et les conditions sociales des agents sont déplorables et méritent qu'ils soient améliorés au même titre que l'ensemble des Tunisiens dont le pouvoir d'achat a dégringolé de 40% entre 2011 et 2015. En outre, s'agissant des sécuritaires, une bonne situation matérielle est en mesure de les mettre à l'abri contre la corruption. L'on peut ainsi comprendre la détermination des sécuritaires à recouvrir leurs droits sociaux, mais non sans compter sur leur sens de l'engagement, d'un côté, et sur le souci du gouvernement à satisfaire les droits légitimes d'autant que le gouvernement s'apprête à recruter des milliers de jeunes dans les rangs des forces sécuritaires et de l'armée.