L'Espace culturel qui va voir le jour dans les mois à venir n'aura rien à envier à son aîné, le Théâtre municipal de Tunis. C'est le ministère de l'Education qui va le lancer pour stimuler la vie scolaire et lui apporter un nouveau souffle L'édifice couvre une partie imposante dans la capitale. Ouvrant sur deux avenues (avenue de Paris et avenue Habib Thameur), l'ex-lycée Carnot s'est converti en un centre pluridisciplinaire, partagé entre le lycée pilote Bourguiba et l'Institut français de Tunis. Bientôt nous pourrons ajouter l'Espace culturel Mahmoud Messaadi du côté de l'Avenue Habib Thameur (face à la station du métro du même nom). En réalité, il s'agit de l'ancienne salle des fêtes du lycée Carnot. Les anciens du lycée Carnot (ils sont nombreux) se rappellent des évènements qui s'y sont déroulés durant plusieurs décennies. Les souvenirs qu'ils en gardent sont très vivaces pour certains d'entre eux. Ils continuent de les partager sur les réseaux sociaux. C'est, donc, là que le ministère a décidé de lancer de grands travaux de restauration. Son objectif : parvenir à ressusciter ce bâtiment qui est presque tombé en ruine, faute d'entretien et de réparation. L'opération de «sauvetage» de cette partie contigüe au lycée pilote Bourguiba a démarré le 12 mai 2015. On espère achever ces travaux d'ici juin ou juillet. Cependant, et vu la délicatesse de certaines tâches, il ne serait pas possible d'atteindre ce but dans le laps de temps qui reste. En tout cas, ce qui est, actuellement, en cours donne une idée de ce que deviendra cet espace une fois achevé. D'après le descriptif qui nous en a été fait c'est un joyau qu'on va obtenir puisqu'il devrait être refait à l'identique. Des techniciens, des artistes, des peintres, etc. s'attellent à redonner à cet espace l'air qu'il avait à l'origine. Les sièges seront repeints et réparés pour leur accorder une seconde vie. Ce travail concernera près de 440 chaises. La scène de théâtre, elle aussi, sera totalement réaménagée en plus de l'écran de cinéma. La salle de projection, les loges, l'orchestre, la mezzanine, les bureaux de l'administration... seront rénovés. Tout est là pour faire de cet espace la fierté des élèves et de l'école, en général, et du ministère de l'Education en particulier. Un intérêt spécial doit être accordé à l'entrée. Celle-ci devrait être débarrassée des aspects inadéquats qui sont de nature à gêner son fonctionnement futur. Nous pensons à ces vendeurs qui sont installés juste à l'entrée. Un compromis est possible. L'important est de dégager cette entrée et lui conférer l'allure qu'elle mérite en tant que lieu de culture. L'espace culturel Mahmoud Messaadi est appelé à devenir un haut lieu des rencontres entre les élèves du Grand-Tunis, d'abord, mais aussi de toute la République. Le hall sert, déjà, de Galerie artistique. Les artistes en herbe pourront y exposer leurs tableaux. Le lycée Carnot Le 2 novembre 1889, le clergé cède le collège Saint-Charles à l'administration française, qui le transforme en lycée sous l'appellation de lycée Sadiki en hommage à Sadok Bey. Pour éviter la confusion avec le collège Sadiki, il prend le nom de lycée de Tunis en vertu du décret du 29 septembre 1893. En 1894, le Conseil des ministres lui donne le nom de Sadi Carnot pour honorer le président de la République française, assassiné. En raison d'effectifs scolaires de plus en plus nombreux, les bâtiments sont agrandis en 1894, 1913, 1925 et 1931. Le lycée cesse d'appartenir au réseau français en 1983 et devient le lycée Bourguiba ou lycée pilote Bourguiba. Ce fut le premier lycée pilote en Tunisie.