Malgré un prix très bas du pétrole sur le marché mondial actuellement, l'Etat maintient les hydrocarbures et l'électricité en bonne place sur la liste des produits compensés Les dépenses de compensation sont estimées, selon le budget de l'Etat de 2016, à 2.612 millions de dinars. Cela montre que l'enveloppe allouée à la compensation est encore importante. C'est un fardeau supporté par le budget, mais qui demeure nécessaire pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Or il est avéré que les produits compensés ne profitent pas uniquement aux catégories sociales à revenu limité ou moyen : elles profitent aussi, par exemple, à certaines entreprises qui utilisent comme matières premières des marchandises compensées pour fabriquer des produits vendus par elles au prix fort. C'est le cas de certaines pâtisseries. L'huile végétale compensée est utilisée par des restaurants et autres fast-foods, et ce, malgré les inspections effectuées par les agents du contrôle économique relevant du ministère du Commerce. Les fonds consacrés à la compensation sont de l'ordre de 2.8% du PIB. La démarche de l'Etat à travers la compensation de certains produits vise à soutenir les catégories sociales défavorisées dans le cadre de sa politique sociale. Or, depuis quelques années, la question de la révision du système de compensation est évoquée en vue de l'optimiser, donc de l'orienter exclusivement vers les catégories à revenu limité. Ajustement automatique des prix Le gouvernement a proposé un montant de 579 millions de dinars — contre 820 MD au cours de l'année 2015 — pour la compensation du secteur des hydrocarbures et de l'électricité. Ce montant tient compte de l'impact du système d'ajustement automatique des prix du pétrole, estimé à 492 MD. Pour assurer l'équilibre financier du système des hydrocarbures et de l'électricité au cours de cette année, les besoins sont estimés à près de 689 MD, dont 492 MD relevant de l'ajustement automatique des prix du pétrole et 197 MD au titre de la commercialisation de l'électricité et du gaz. Ces estimations ont été établies compte tenu de la valeur de la production nationale du pétrole brut, ( 2.450 MD), et du gaz naturel (2.533 millions de tonnes équivalent pétrole). Le prix moyen du pétrole brent sur le marché mondial a été fixé à 55 dollars le baril, avec un change de 1,970 dinar pour un dollar. Il est prévu, par ailleurs, d'importer 2.721 millions de tonnes de produits pétroliers, au lieu des 2.899 millions de tonnes lors de l'année écoulée. L'importation serait également de l'ordre de 2.960 millions de tonnes équivalent/pétrole de gaz naturel d'Algérie, contre 2.420 millions de tonnes une année plus tôt. Ces besoins devraient être financés par les bénéfices provenant de l'importation et du raffinage de la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir) pour un montant de 110 MD. Par ailleurs, une subvention directe d'une valeur de 579 MD serait allouée par le budget de l'Etat. Pour ce qui est des produits de base, le texte du budget prévoit que l'Etat poursuive sa politique de compensation en mobilisant 1.600 MD contre 1.530 MD inscrits à la loi de finances complémentaire de 2015. A noter que les fonds alloués à la compensation prennent en considération le contrôle du volume des produits destinés à la consommation et les changements éventuels qui pourraient concerner leurs prix. La liste comporte un ensemble de produits comme la semoule, le pain, les pâtes, l'huile végétale, le lait... L'objectif est de permettre aux catégories à revenu limité de subvenir à leurs besoins alimentaires quotidiens. D'autre part, même le transport est concerné par la compensation, puisque les fonds alloués à ce secteur sont estimés à 433 MD contre 416 MD en 2015 au titre du transport scolaire, universitaire, des tarifs réduits et du transport gratuit pour les catégories sociales à besoins spécifiques. Le montant mobilisé tient compte de l'augmentation du coût d'exploitation des sociétés concernées et de l'appui des lignes non rentables, notamment pour la société des lignes express.