Le 20 mars, Marzouk dévoilera la liste des fondateurs du parti, sa charte politique et ses statuts Il avait promis d'annoncer la naissance de son parti le 2 mars 2016 à Ksar Hellal, mais finalement, l'ex-secrétaire général de Nida Tounès, Mohsen Marzouk, a gardé la symbolique de la date mais a abandonné sans explication la symbolique du lieu. Hier, dans une salle comble d'un grand hôtel de la capitale, les initiateurs du « projet » de Mohsen Marzouk ont présenté les résultats de la consultation nationale lancée il y a quelques semaines auprès des sympathisants du mouvement des frondeurs. Principale information de cette conférence de presse, le nom du nouveau né du paysage politique tunisien : Mouvement du projet Tunisie. Parmi les 125.000 sondés, 21% se sont prononcés pour « Parti Tunisie Libre » et « Parti du projet national ». L'équipe communication a semble-t-il dû faire la synthèse. Le 20 mars, une autre conférence de presse sera organisée. Cette fois, il s'agira d'annoncer la liste des fondateurs, la charte politique du parti et son statut. Mohsen Marzouk a par ailleurs indiqué que le congrès constitutif sera organisé avant le 6 juin (soit avant le début du Ramadan). « Nous allons consacrer tout l'été à l'élection des structures locales et régionales », a-t-il ajouté. Les sondés, dont 75% ont déclaré être prêts à adhérer au parti si celui-ci est créé, ont également placé la question de l'emploi au cœur de leurs préoccupations. 33.3% ont effet estimé que le principal objectif sur lequel le nouveau parti devrait concentrer ses efforts c'est « la création d'emplois ». Loin derrière, avec 18.6%, les sondés ont déclaré être attentifs à la réalisation des objectifs de développement. La sécurité, l'équité sociale ou encore la suprématie de l'Etat de droit sont autant de thèmes qui ont suscité l'intérêt des sympathisants, avec tout de même, il faut le signaler, 2.5% des sondés qui ont fait de la « défense de la religion» l'un des objectifs majeurs du futur parti. Les enquêteurs du parti ont notamment demandé aux sympathisants la caractéristique principale qu'ils souhaiteraient voir dans ce nouveau parti. Selon les résultats de la consultation, la réponse est sans équivoque : un parti qui tient ses promesses. 34.3% des personnes interrogées ont déclaré qu'ils reprochaient aux partis de ne pas tenir leurs engagements vis-à-vis de leur électorat. « C'est une première dans l'histoire des partis en Tunisie qu'une telle consultation est faite », a déclaré fièrement Mohsen Marzouk, le chef non déclaré de cette nouvelle formation politique. En témoigne son attitude de chef d'orchestre lors de cette conférence de presse, où, tel un professeur venu avec ses étudiants les plus brillants, il désignait ceux qu'il habilite à répondre aux questions des journalistes lors de la conférence de presse. Le député du groupe parlementaire Al-Horra Walid Jalled a toutefois indiqué que les députés resteront fidèles à leurs engagements envers le programme sur lequel ils ont été élus, et que leur rapport avec le gouvernement se fera en fonction des dossiers traités. « Si nous estimons qu'un des projets du gouvernement va à l'encontre de nos engagements, bien sûr que nous nous y opposerons », a-t-il affirmé en ajoutant que le nouveau parti n'est pas concerné par une quelconque participation au gouvernement. De son côté, le député Mustapha Ben Ahmed a indiqué que le Mouvement du projet Tunisie allait travailler sur un programme économique basé sur l'ouverture et l'encouragement des initiatives personnelle avec des capitaux tunisiens et la participation des investissements directs étrangers. « Nous voulons bâtir une économie solidaire et nous allons faire en sorte de libérer les énergies et supprimer les entraves bureaucratiques », a-t-il insisté. La conférence de presse a également vu la participation de Sadok Chaâbane, ancien ministre de Ben Ali, qui s'est exprimé au nom « des personnalités nationales » qui adhèrent au projet. « Aujourd'hui, il n'y a plus ni destouriens ni rcdistes, il y a un projet national dans la continuité du mouvement réformiste tunisien », a-t-il notamment déclaré avant d'être pris à partie par un militant qui s'est dit « choqué par la présence d'un ex-ministre de Ben Ali ».