A l'initiative de la Conect International et de l'ambassade de l'Inde, une rencontre a rassemblé des hommes d'affaires tunisiens et indiens... «L'Inde a accompli des pas gigantesques parmi les économies émergentes qui faisaient la course au progrès. Ce pays a réussi à mettre en synergie les facteurs propres au marché intérieur et les facteurs géo-économiques propices du marché mondial», a indiqué M.Ahmed Ounaies, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien ambassadeur de Tunisie en Inde. Le décollage réalisé au cours de la décennie 90 a hissé sa croissance à un rythme soutenu, supérieur à 6,5%. Bien avant, au cours des années 80, ce pays a réalisé une ouverture économique, en admettant les règles de la compétitivité libérale et en intégrant les TIC, lui permettant d'être une puissance économique asiatique. En 2015, l'Inde se détache, au moment où tous «les records mondiaux sont tirés à la baisse», en dépassant 7%, pour atteindre au cours des cinq prochaines années une croissance entre 7 et 8% devant les économies les plus avancées. Les possibilités économiques et les occasions d'affaires étaient au centre d'un débat organisé conjointement par la Conect International et l'ambassade de l'Inde en Tunisie, réunissant des acteurs économiques, dont des hommes d'affaires des deux pays. Cette rencontre a été une opportunité renouvelée pour promouvoir la coopération bilatérale : «Il est grand temps qu'en Tunisie, nous soyons conscients de l'importance du développement de nos échanges commerciaux, en établissant de nouveaux partenariats stratégiques pour attirer des investissements indiens en Tunisie», souligne Hafedh Zouari, homme d'affaires. Pour l'ambassadeur de l'Inde en Tunisie, M. Prashant Pise, «la Tunisie est l'exemple idéal pour les entreprises indiennes qui veulent s'implanter au Maghreb, en Afrique du Nord et en Europe. Les opportunités de partenariat entre la Tunisie et l'Inde ne manquent pas, dans plusieurs domaines». A l'évidence, les indicateurs montrent que, durant les années 2000, les exportations tunisiennes annuelles du groupe chimique vers l'Inde ont varié entre 300 et 400 mille tonnes d'acide phosphorique. En 2005, le Groupe chimique a racheté 5% du capital de la société indienne Gfcl, avec la possibilité d'augmenter sa part à 14%. Durant les années 80, le phosphate a représenté l'essentiel des échanges. Mais depuis cette date, l'Inde a connu une nouvelle génération de producteurs et de consommateurs, des entreprises industrielles et des start-up sont «montés en puissance et ont investi à l'étranger dans la sidérurgie, l'ingénierie et l'automobile, ainsi que dans la chimie, la pharmacie et les TIC. Cette expansion s'appuie sur les marchés les plus évolués, en l'occurrence les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Europe et, d'autre part, sur le marché africain en tant qu'espace à fort potentiel de développement», affirme M. Ounaies. A l'appui de cette stratégie, l'Inde a promu trois grands axes où s'inscrit directement la Tunisie. Avec la Tunisie, une commission mixte ministérielle se tient périodiquement pour faire le point et identifier les pistes d'avenir. Six groupes de travail sectoriels approfondissent les domaines de coopération porteurs : la science et la technologie, les PME, les TIC, les produits pharmaceutiques, le pétrole et le gaz ainsi que le secteur textile. «Il est question maintenant d'ajouter d'autres groupes de travail sectoriel pour examiner d'autres secteurs, à savoir l'agroalimentaire, le tourisme incluant le tourisme thermal et médical, l'artisanat, l'enseignement supérieur et la recherche scientifique». Alors que l'Inde se classe parmi les destinations d'investissement les plus attractives au monde, avec des investissements prévus pour la période 2012-2017 de l'ordre de un milliard de dollars, la Tunisie peut aussi «constituer une plate-forme pour les entreprises indiennes ciblant des marchés voisins de l'Europe et de l'Afrique. Avec l'Inde, nous prenons appui sur une économie qui a connu une libéralisation rapide, suivie d'une diversification exceptionnelle de l'industrie, de l'agriculture et des services», indique l'ancien ambassadeur. Un tel élan est vif, porteur. En multipliant les rencontres avec les opérateurs économiques tunisiens, l'Inde s'est assigné comme objectif d'inciter les hommes d'affaires à «tirer avantage des capacités du marché indien et du potentiel tunisien dans l'ouverture commune sur notre environnement. La Tunisie est en libre-échange avec les pays du Maghreb et honore avec l'Europe le plus grand marché du monde». Autant dire que le partenariat entre la Tunisie et l'Inde compte des atouts très sûrs, «l'effort à compléter doit évidemment porter sur les normes de rentabilité, la productivité, le culte du travail, le sens de l'engagement, l'esprit d'entreprise et la virtuosité de pilotage».