Ce système novateur, qui a du mal à se développer en Tunisie, doit être un objectif initial et le premier levier de performance avant d'atteindre le risque ou la tolérance zéro à l'instar de la Suède, idéalement, durant les prochaines décennies. Le plan mondial réalisé par les Nations unies a été présenté récemment par l'Association des ambassadeurs de la Sécurité routière (ASR) avec une présentation détaillée sur l'essentiel des composantes de la décennie d'action 2021-2030. Ce plan très élaboré, qui est un appel à l'action pour aider le monde à atteindre son objectif, à savoir réduire de 50% entre 2021 et 2030 le nombre de tués et de blessés graves sur les routes, nécessite une réorientation dans la vision des choses en Tunisie et une nouvelle approche dont celle qui se base sur le principe du «système sûr». L'approche intégrée du système sûr cherche à dépasser et contourner les nombreux obstacles à l'amélioration de l'environnement routier tunisien. D'après le compte-rendu de l'ASR, le système sûr ne permet pas uniquement de pénaliser les conducteurs irresponsables sur la route. Plus encore, il anticipe les erreurs des automobilistes. La gestion de la vitesse est un des piliers du système sûr avec ses trois composantes que sont le véhicule, l'infrastructure et l'usage sûr de la route. L'objectif est de reconsidérer la faute et la responsabilité de chaque partie dans un accident routier. «Passer de la responsabilité individuelle à la responsabilité partagée» est un message positif véhiculé par l'ASR à l'adresse des dirigeants en matière de sécurité routière. Pour cela, il y a un certain nombre d'actions à entreprendre. Parmi les actions recommandées, il y a celles qui touchent au transport multimodal et à l'aménagement du territoire. Pour des véhicules et des routes «sûrs» Le système requis et développé dans cette approche intègre la nécessité d'avoir des véhicules fiables et plus sûrs et des routes tout aussi sûres. Il s'agit principalement «d'exiger des normes de sécurité de haute qualité pour les nouveaux véhicules ou d'occasion et de s'assurer que ces normes s'appliquent pendant toute la durée de vie du véhicule», d'après le rapport présenté récemment par Nourredine Sayedi, ambassadeur au sein de l'ASR. On apprend que la Tunisie est partie contractante de deux conventions sur les conditions de réception des véhicules de 1958 à 2007 et sur le contrôle technique des véhicules de 2017 à 2019. Encore faut-il les renouveler. L'utilisation d'une route sûre a été également soulevée. Pour cela, il faut adopter et faire appliquer une législation sur la sécurité routière qui inclut la limitation de vitesse, le port de la ceinture de sécurité et l'usage de dispositifs de sécurité pour les enfants. Il faut veiller à ce que la signalisation routière soit claire, cohérente et compréhensible et mettre en place des dispositifs d'alerte en cas d'excès de vitesse ou de non port de la ceinture de sécurité. Une approche intégrée pour un système sûr L'approche pour un système sûr, une caractéristique essentielle de la décennie d'action pour la sécurité routière, accorde une place essentielle à la sécurité au cœur de ce système. Elle reconnaît aussi que les humains, les véhicules et l'infrastructure routière doivent interagir de telle sorte que la sécurité soit garantie au plus haut niveau. Ainsi, le système sûr poursuit une démarche d'anticipation et d'amélioration constante des routes et des véhicules pour rendre l'ensemble du système sûr et pas seulement dans les endroits ou les situations où des accidents viennent de se produire et, enfin, adhère au principe fondamental selon lequel le système de transport ne doit causer ni mort ni blessé grave et il n'est pas question de transiger sur la sécurité au profit d'autres facteurs tels que le coût ou le désir de rendre les transports plus rapides. Plusieurs constats ont été avancés comme le développement de la sécurité routière dans les programmes universitaires de plusieurs disciplines comme la santé, le transport et l'urbanisme. Le plan mondial appelle les gouvernements à s'engager sur une nouvelle voie qui place la sécurité routière au cœur de l'approche pour un système sûr et une mobilité durable. Pour rappel, le présent plan mondial a été élaboré par l'Organisation mondiale de la santé et les commissions régionales des Nations unies, en coopération avec les partenaires du Groupe des Nations unies pour la collaboration en matière de sécurité routière et d'autres parties prenantes. Il a vocation à servir de document d'orientation à l'appui de la mise en œuvre de la décennie d'action 2021-2030 et de ses objectifs.