Le sponsoring sportif dans le football tunisien serait-il en crise? Pas vraiment, si l'on en croit les rapports qui affichent une progression assez nette ces dernières années. Mais cela ne concerne que les grands clubs, le ‘'Big 4'' composé de l'EST, du CA, de l'ESS et du CSS Après le boom des droits de retransmission télévisée, les tenues sponsorisées sont devenues une nouvelle source de revenus pour les clubs dont certains arborent le nom de sociétés jusque sur les chaussettes des joueurs. Les sponsors jouent un rôle essentiel dans le financement d'un club de football. C'est un moyen simple pour récolter juste en affichant sur le maillot le nom des sponsors. La publicité a commencé à apparaître sur les maillots des joueurs en 1970. La question n'est pas cependant aussi facile qu'on pourrait le penser. Le système et le nouvel ordre mondial du football engendrent une bataille pour sponsoriser les grands clubs. Si l'Europe traverse actuellement une crise financière, le football européen et son économie, eux, ne se sont jamais aussi bien portés. De fait, on observe un besoin nouveau et plus fort de la part des marques dans le football de mieux comprendre les bénéfices et opportunités que cela peut représenter. Quelque temps après l'annonce du montant record des droits télévisuels de la Premier League, on dévoile aujourd'hui des chiffres ahurissants concernant les contrats de sponsoring maillots, source de revenus très importante pour les clubs de football européens. Déjà conséquents, les contrats avec les marques connaissent une évolution jamais vue auparavant. Des chiffres étonnants, qui bouleversent le marché du sponsoring des marques sur les équipements. Avec un investissement en 2014/2015 en hausse de 20% par rapport à la saison d'avant. Il faut dire que le sponsoring de marque a augmenté plus vite que jamais ces quinze dernières années. En Tunisie, la politique de sponsoring est axée essentiellement autour du football. Les entreprises tunisiennes commencent à devenir fans du football. Avec un petit clin d'œil quand même et épisodiquement pour le handball, et à un degré moindre le tennis, l'athlétisme et le basketball. Le sponsoring sportif leur permet à la fois d'améliorer leur image et d'augmenter leur notoriété. Loin de toute exagération, le football est devenu un élément important du portefeuille des parrainages des entreprises tunisiennes. L'image d'une équipe sportive est fondée sur des valeurs communautaires de fraternité et de solidarité, ce qui permet de donner une légitimité sociale et une image citoyenne à l'entreprise sponsor. Grâce à l'acquisition des droits de parrainage, certaines marques sont devenues les plus en vue du football. Depuis quelques années, les revenus dus au sponsoring ont atteint des montants colossaux. Les équipementiers sportifs dominent logiquement le marché. Mais si le revenu sur le sponsoring a connu une expansion et une prospérité sans précédent dans le championnat tunisien, cela ne concerne pratiquement que les grands clubs. Le ‘'Big 4'' tunisien, constitué de l'Espérance, du Club Africain, de l'Etoile du Sahel et du Club Sportif Sfaxien, récolte la part du lion. L'équipe nationale de football, malgré l'absence de résultats pendant la dernière décennie, demeure une valeur certaine sur laquelle misent aussi les sponsors. Les petits clubs à la peine Dans un pays où, selon l'Agence spécialisée en marketing, ‘'Tunisian Marketing Service'' (TMS), près d'un Tunisien sur deux dit pratiquer une activité sportive régulière, 2 sur 3 s'intéressent au sport et où la télévision reste la meilleure amie du sport, on n'a pas encore déterminé les qualités, les spécificités et les caractéristiques fortes de la stratégie de communication auprès des fans. Celle-ci devrait tourner autour du public, des téléspectateurs et des consommateurs. Les clubs, les sponsors, les annonceurs et les médias. Il faut dire qu'une grande majorité du public, autrement dit du consommateur, est plus attirée par le spectacle offert par les compétitions sportives internationales que par celui des compétitions nationales. L'étude réalisée il y a quelque temps par TMS, notamment à partir d'un questionnaire en ligne auprès d'un échantillon de 2430 Tunisiens de plus de 10 ans, révèle que ce sont les sponsors affichés sur les maillots qui sont le plus directement associés aux clubs. Ils sont souvent le support préféré dans les contrats de sponsoring. Ce genre de publicité peut en revanche être absent des maillots des équipes nationales qui doivent garder une certaine simplicité imposée par la FIFA. En Europe, une étude sur la Premier League anglaise, la Bundesliga allemande, la Ligue 1 française, la Serie A italienne et la Liga espagnole indique que les revenus sur le sponsoring de ces cinq grands championnats et de leurs 98 clubs atteignent environ 2,1 milliards d'euros. A contrario, le Moyen-Orient est maintenant la principale source de revenu du sponsoring avec120 millions d'euros en provenance des seuls Emirats Arabes Unis pour pouvoir figurer sur les maillots du Real Madrid, Arsenal, de l'AC Milan et du Paris Saint-Germain. Si le revenu sur le sponsoring a connu un boom sans précédent en Europe, cela est dû essentiellement aux investissements colossaux de la part des investisseurs étrangers. En effet, les sociétés au Moyen-Orient jouent un rôle de plus en plus important dans l'industrie du football européen, et investissent désormais les plus gros montants par contrat de partenariat. L'an dernier, l'Atletico Madrid a été le premier des 14 clubs de la Liga à porter des publicités sur les chaussettes des joueurs, tout comme Manchester United au dos des maillots alors que d'autres clubs de Premier League ont simplement refusé. En Europe, la politique de sponsoring ne concerne pas seulement les clubs. Des joueurs ont, eux aussi, des contrats avec des sponsors. Autre attraction de sponsoring qui n'a pas encore débarqué chez nous: il s'agit notamment de cette tendance à rebaptiser les stades. A l'instar de celui du Bayern Munich, ou encore des clubs comme Arsenal, et même en France, stade du Mans. Le sponsoring sportif dans le football tunisien serait-il en crise? Pas vraiment, si l'on en croit les rapports qui affichent une progression assez nette. Mais cela ne concerne que les grands clubs, le ‘'Big 4 tunisien. C'est à penser que nous sommes en face de deux poids, deux mesures...