Maladroitement, les Gabésiens se sont compliqué l'existence en vue du match retour Deux buts à zéro en 18 minutes de jeu face à un adversaire qui s'appelle ASKaloum, c'était un scénario inespéré, un départ tonitruant dans le match qui ouvrait la voie à un véritable exploit et à une qualification quasiment en poche avant la deuxième manche à Conakry. Mais l'effet surprise, qui a cueilli à froid l'adversaire, a malheureusement joué un mauvais tour à Lassaâd Dridi et à ses protégés. Une fois de plus, on s'est aperçu que s'il y a une lacune, dont la majorité de nos équipes n'ont pu se défaire jusqu'à maintenant, c'est ce sentiment de suffisance qui s'empare de nos joueurs quand ils font l'essentiel. Cette conviction d'avoir tout fait et de penser avant tout à conserver l'acquis plutôt que de le consolider et de jouer naturellement, de continuer à se dépenser sans compter et à rester extrêmement concentrés et vigilants jusqu'à la toute dernière minute de la rencontre. Les Gabésiens ont bénéficié de plus d'une occasion, au moment où justement l'adversaire était groggy pour ne pas dire K.-O. débout, de tripler et de quadrupler le score, avec notamment ce tête-à-tête de Ahmed Hosni avec le gardien Abdelaziz Keïta, immanquable dans ce genre de situation, et avec ce ballon de Hichem Essifi sur le poteau gauche, alors que la cage était grande ouverte. Avec un score de quatre buts à zéro, les Guinéens n'en seraient jamais revenus et les carottes auraient été bel et bien cuites pour eux dès cette première manche. Devant le ratage monstre de ses attaquants, le coach Lassaâd Dridi, au lieu de garder toute sa lucidité et de gérer convenablement ce passage à vide et ce temps fort du match, gâché par le fait de n'avoir pu faire le break et porter le coup de grâce à son adversaire, va de son côté mettre un peu d'huile sur le feu, en donnant la priorité en deuxième mi-temps à la sauvegarde de l'avance de deux buts plutôt que de chercher encore à alourdir la note et de persister à convoiter d'autres buts libérateurs pour la manche retour. Il fait sortir les deux fers de lance de l'attaque, Wajdi Mejri et Hichem Essifi, qui, malgré leur manque de réussite, pesaient lourdement sur l'arrière-garde visiteuse, et opte pour un bloc très bas synonyme pour ses adversaires d'essoufflement et de découragement et qui va les inciter, eux, à sortir de leur zone massivement et à placer le SG dans ses derniers retranchements. Une belle perche tendue pour les coéquipiers de Kasongo de revenir dans le match et de finir par obtenir gain de cause en réduisant la marque et en inscrivant à l'extérieur un but qui pourrait être décisif à Conakry et qui, dans tous les cas, donnera des ailes aux Guinéens et leur facilitera énormément la tâche. Alors que pour les Gabésiens, il va falloir cravacher dur, très dur même pour assurer une qualification qu'ils ont lamentablement manqué de sceller sur la pelouse du Stade olympique de Gabès.