«Parfums» est une sélection de titres composés pendant la résidence de l'artiste Mohamed Ali Kammoun à la Cité Internationale des Arts de Paris, doublée de plusieurs workshops exploratoires dans le «Sud tunisien». Le palais des congrès à Tunis a abrité, samedi dernier, la cérémonie d'ouverture des JMC. Organisé sous le patronage du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, ce festival de musique, doublé d'un concours, signe, cette année, sa troisième session qui se tient jusqu'au 16 avril. Tapis rouge et invités de marque, entre autres musiciens et chanteurs, étaient au rendez-vous de cette soirée inaugurale sobrement présentée par Karima Weslati et Mahdi Katou, diffusée en direct à la Télé et à la Radio nationales, annonçaient l'avant-première du spectacle «Parfums» de Mohamed Ali Kammoun. Passage sur scène des membres du jury de la compétition officielle, présidé par Adnene Chaouachi, allocution de Hamdi Makhlouf, le directeur des JMC, qui a fait un clin d'œil au regretté Seghaier Ouled Ahmed, et le coup d'envoi de cette troisième édition est officiellement donné avec le mot de la ministre de la Culture Sonia Mbarek qui, à son tour, en déclamant des vers de poésie, rend hommage au défunt poète et parle des perspectives et ambitions pour promouvoir le secteur musical. Fragrances musicales Place à la musique avec la création orchestrale «Parfums» du pianiste, compositeur et arrangeur Mohamed Ali Kammoun qui, pour son spectacle, s'est entouré des musiciens de l'Ensemble Orchestral de Tunisie, dirigé par Rachid Koubaa. Sur scène, entre autres violonistes, des percussionnistes nous offrent un prélude musical avant l'entrée en scène du pianiste et aux sonorités jazz-orientales de retentir annonçant le premier parfum de cette ballade musicale qui mêle musique tunisienne ancienne, jazz, musique symphonique et arts visuels. «Parfums» est une sélection de titres composés pendant la résidence de l'artiste à la Cité Internationale des Arts de Paris, doublée de plusieurs workshops exploratoires dans le «Sud tunisien». Nommé «Les 24 parfums», son projet sillonne le pays et dresse une sorte de portrait musical de la Tunisie (workshops-concerts de création dans les 24 gouvernorats tunisiens). La caravane des 24 parfums est passée, entre autres, par le Sud tunisien pour y récolter, durant cinq jours, des arômes et autres inspirations. «Inspirée d'arômes musicaux et sensations recueillis tout au long d'un voyage à travers le territoire tunisien, la création dresse une sorte de portrait musical de la Tunisie, sur la base de matériaux sonores et visuels, traditionnels et modernes», explique Mohamed Ali Kammoun. Sur scène, cela a été soigneusement et majestueusement orchestré, pas moins d'une quarantaine d'artistes pour interpréter cette avant-première des «Parfums». Des solistes de renom, à l'instar de Nabil Abdmouleh au nây et Zied Zouari au violon. Deux voix traditionnelles de grande originalité et puissance y ont pris part et nous ont fait voyager et enivrer avec les «parfums» créés au sein de leurs régions : Mahmoud Arfaoui du Djérid, et Moatassem Lamir de Tataouine. Le travail visuel créé par le designer Raouf Karray était, par contre, plutôt discret avec des images qui évoquent chaque escale. Le piano de Kammoun comme fil d'Ariane ou guide dans ce voyage aux mille rythmes avec la subtilité du piano, une rythmique sensationnelle apportée par la batterie (très présente) et les percussions, la poésie et le romantisme par le nay et que dire des répliques du violon de Zied Zouari et toutes ces magnifiques voix et autres chants qui ont construit la ballade. Mohamed Ali Kammoun a réussi le pari de nous faire rêver jusqu'au bout. Il nous a pris par la main, nous imprégnant de ces différentes senteurs musicales d'ici et d'ailleurs. Des senteurs qui marquent le cœur et l'esprit et qui ne risquent pas de se dissiper de sitôt. Bravo!