Le mérite de cette performance revient aux joueurs et à leur entraîneur. Pour une première en compétition africaine dans l'histoire du Stade Gabésien, on ne pouvait imaginer une meilleure entame de la Coupe de la CAF, un démarrage aussi satisfaisant. C'est au-delà — il faut le dire — de toutes les espérances et de l'objectif de départ. Le premier bilan est prometteur même si les trois premiers adversaires ne sont pas de vrais gros morceaux. Avec zéro défaite en cinq matches d'affilée, trois nuls en terre adverse et une qualification aux huitièmes de finale bis, dernier tour avant la phase des poules, qui se profile à l'horizon dans l'attente de la 2e manche décisive devant le Zanaco FC, on peut se vanter déjà d'une telle performance, surtout qu'aucun club tunisien jusqu'à ce jour n'a aligné une telle série rose de cinq rencontres successives dans des conditions pas très faciles sans faux pas. Un but partout en terre zambienne sur une pelouse loin d'être idéale et un passage tout près d'un succès qui n'aurait pas été volé en fin de match et qui aurait mieux récompensé la grande débauche d'énergie des joueurs de la «Stayda», leur intelligence, leur force de caractère et leur sang-froid devant les derniers coups de reins de leurs adversaires ne peuvent être qualifiés que d'exploit. L'apport de Lassaâd Dridi Bien sûr, ce mérite revient en premier lieu aux joueurs «vert et blanc», mais il ne doit pas cacher celui non moins important de leur coach Lassaâd Dridi qui a su, en peu de temps et avec peu de moyens à sa disposition, transformer l'équipe, huiler une machine un peu grippée, régler ses principaux rouages et tenter d'en faire une grosse cylindrée. Et cette machine commence — ce dernier résultat probant l'a confirmé — à bien carburer. L'apport du technicien de la «Stayda» est certes d'ordre tactique avec des réajustements dans l'effectif qui font mouche avec une stabilisation de la formation constamment chambardée du temps de ses prédécesseurs. Résultat : plus d'automatismes dans le jeu et une meilleure synchronisation et davantage de complémentarité entre les trois lignes devenues plus serrées et compactes. L'absence de Mohamed Ali Ben Mansour et de Lassaâd Chaâbani n'a pas affecté la défense et Akram Ben Sassi, dans le doute jusqu'au dernier moment, a retrouvé sa place dans la charnière centrale aux côtés de Ali Hammami. Le puissant et athlétique Hamza Jelassi joue un rôle-clé dans le système défensif : libéro devant la défense et pas derrière et donc troisième arrière central en phase de repli défensif et reconversion rapide en demi défensif axial lorsque le SG est en possession de la balle et joue l'attaque placée ou les contres. Le retour aussi à un seul avant de pointe à l'extérieur (Hichem Essifi), même s'il lèse un peu un joueur de la valeur de Wajdi Mejri, a redonné plus de poids à l'entrejeu mieux garni avec l'association de Ben Tarcha à Youssef Fouzaï dans la création de jeu (tous deux sont de vrais régisseurs), association impossible dans l'option d'une attaque à deux têtes (Mejri-Essifi). Car Ahmed Hosni, un joueur de couloir avec un don de buteur, est insacrifiable, tellement il peut à tout moment trouver la faille et inscrire des buts décisifs (but égalisateur à Lusaka). Mais aussi et surtout, l'apport de Lassaâd Dridi est d'ordre psychologique. Avec son sens de la communication très développé avec ses joueurs, c'est l'entraîneur idéal pour remonter le moral de la troupe et la rameuter dans les moments difficiles et où les conditions de travail sont parfois impossibles. Il l'a prouvé avec le ST du temps du président Anouar Haddad avec un maintien assuré sur le fil dans un climat de difficultés financières à la pelle. Il est en train de le refaire maintenant avec le SG quand on connaît les énormes problèmes connus par le comité directeur gabésien pour assurer le minimum pour le voyage à Lusaka et éviter autant de fatigue nuisible à la prestation des joueurs sur le terrain. Avec succès jusqu'à maintenant.