Le programme leadership des jeunes a permis à quelque 448 leaders —dont 54% de femmes— d'acquérir plus de compétences et de développer une nouvelle vision de la relation jeunes/autorités locales La consolidation de la capacité des jeunes et l'appui à leur leadership figurent en première ligne des priorités d'une Tunisie nouvelle. Deux défis que les jeunes doivent relever non sans l'appui aussi bien des institutions gouvernementales que de la société civile. Tablant sur la jeunesse tunisienne qui constitue la dynamo de la société de demain, l'organisation internationale Search for Common Ground s'active, depuis l'implantation de son bureau à Tunis, pour donner un coup de pouce à l'intégration effective et fructueuse des jeunes dans la vie collective. L'idée étant d'habiliter les jeunes à mieux participer au développement de leur communauté et à gagner en assurance, en compétences et en autonomie. «Nous avons décidé d'ouvrir notre bureau en Tunisie pour contribuer au changement que l'on veut positif dans ce pays qui se caractérise par un potentiel important et qui dispose d'une plateforme structurelle et culturelle favorable à nos projets. Notre mission consiste, poursuit M. Karl Frédérick Paul, directeur du bureau de Tunis, à promouvoir la culture du dialogue et à asseoir les jalons d'une gestion pacifique des conflits ; une gestion fondée sur l'acceptation de la différence, sur la compréhension et sur l'option pour des solutions consensuelles et durables». Pour réaliser ces objectifs, cette organisation non gouvernementale à but non lucratif s'engage dans un processus de renforcement du leadership chez les jeunes. Aussi, des work-shops et des sessions de formation et de dialogue sont-ils menés en collaboration avec les institutions nationales (notamment le ministère de la Jeunesse et des Sports, l'Observatoire national de la jeunesse) ainsi qu'une cinquantaine d'associations locales. Ce travail n'a d'autre finalité que de promouvoir l'insertion des jeunes dans la vie collective et dans la gouvernance locale. Parmi les work-shops organisés à cette fin, l'on cite les travaux de la réunion nationale des jeunes leaders, tenue récemment à Monastir, au cours desquels les jeunes ont participé au dialogue sur un certain nombre de thématiques ayant trait aussi bien à leurs droits à une meilleure employabilité, à un accès équitable aux services, à la participation à la vie sociale, civique et politique, à la prise de décision, à la gouvernance locale ainsi qu'à la lutte contre l'extrémisme via une meilleure concordance des efforts du gouvernement, de la société civile et de la communauté. «Jusqu'à nos jours, le programme leadership des jeunes a permis à quelque 448 jeunes leaders —dont 54% de femmes— d'acquérir plus de compétences et de développer une nouvelle vision de la relation jeunes/autorités locales», souligne M. Wissem Missaoui, directeur du programme. Une approche inclusive et communautaire Il est à préciser que les interventions de ladite organisation en faveur de la société civile et de la communauté sont agencées selon les besoins et les spécificités de la communauté et de la région en question. «Nous ne sommes pas des bailleurs de fonds. Cependant, nous épaulons les jeunes leaders dans la mise en œuvre des projets», précise le directeur du bureau de Tunis. Outre l'appui au leadership des jeunes, l'organisation soutien le leadership féminin. Les femmes, tout comme les jeunes, n'ont toujours pas accédé au droit à la participation à la vie collective pourtant mentionné dans la Constitution. Par ailleurs, et toujours dans cette approche communautaire et citoyenne, l'équipe associative s'active dans la prévention contre l'extrémisme, tout en respectant les principes-clefs de non-violence, de compréhension et de résolution pacifique des conflits. Aussi, l'implication incontournable des communautés vulnérables est-elle déterminante afin de réfléchir sur des solutions durables. Ce travail va de pair avec la réforme du système sécuritaire. «C'est un système qui nécessite une plus grande transparence et une redevance infaillible afin d'instaurer la confiance entre les autorités et la communauté», pense M. Karl Frédérick Paul.