La commission de suivi convoque à la carte les arbitres fautifs. La politique des deux poids deux mesures ? Nasrallah Jaouadi serait-il passé miraculeusement entre les mailles du filet de la commission de suivi relevant de la direction nationale d'arbitrage ? Ou considérerait-on par hasard sa direction de la rencontre de jeudi CSHL-SG convaincante, satisfaisante et ne prêtant à aucune équivoque ? En effet, quelques heures seulement après le match disputé à Hammam-Lif pour le compte de la mise à jour de la 21e journée de Ligue 1, la commission des désignations l'a choisi pour officier la rencontre de la 22e journée, Avenir Sportif de la Marsa-Union Sportive de Ben Guerdane, prévue dimanche 17 avril à La Marsa. Soit son deuxième match en quatre jours, son onzième de la saison, ce qui en fait un des referees les plus sollicités lors de la compétition 2015-2016. Une marque de confiance incontestable. Pourtant, jeudi à Hammam-Lif, Jaouadi s'est lourdement trompé sur au moins une séquence qui aurait pu s'avérer lourde de conséquences. Au début du second half, il a accordé un penalty inexistant au CSHL : sur une frappe de Mohamed Ali Mhadhebi, le ballon heurte le dos du défenseur gabésien (et non son bras). Celui-ci avait de surcroît les bras collés au corps, et non décollés comme ce fut le cas sur le premier penalty justifié lorsque le centre de Ben Romdhane a été renvoyé du bras nettement décollé du défenseur visiteur, Akram Ben Sassi. Une telle bévue n'est-elle pas suffisante pour convoquer Jaouadi devant la commission de suivi présidée par Taoufik Ajengui ? Ou fallait-il que le club lésé, en l'occurrence le SG, crie au scandale, que l'arbitre soit menacé et bousculé comme le veut la tradition chez nous et que les dirigeants de la «Stayda» se livrent au fameux cirque du «dérapage linguistique» des déclarations d'après-match afin de mesurer la portée de la grave erreur de Jaouadi ? La thèse de Younès Selmi sur Sadok Selmi Le nul obtenu par le SG sur un panalty que le CSHL aurait pu à son tour contester (même s'il était beaucoup plus évident que le second accordé au bénéfice des banlieusards lequel était tout simplement imaginaire) aura d'une certaine façon calmé les esprits et désamorce la fureur du clan de la «Stayda». Mais est-ce suffisant pour éviter à Jaouadi le sort réservé à ses pairs auteurs d'erreurs flagrantes et ayant pesé sur le cours de la rencontre ? Après le dernier derby tunisois, l'ancien président de la Direction nationale d'arbitrage, Younès Selmi, a posé la question de la non-convocation devant la commission de suivi de l'arbitre Sadok Selmi, dont la direction du match EST-CA a été unanimement jugée catastrophique. Ses deux assistants furent en revanche convoqués, payant en quelque sorte pour lui. Il a qualifié Sadok Selmi «d'intouchable», mettant au défi le président de la FTF, Wadii El Jary, de «le sanctionner. «Pourtant, cet arbitre était sanctionnable, ne serait-ce que parce qu'il avait écrit sur la feuille du match : «R.A.S.». (Rien à signaler) alors que tout le monde a vu ce qu'il a vu, notamment les incidents d'après-match dont plusieurs joueurs allaient justement payer le prix cher», souligne Younès Selmi. De quoi accréditer la thèse de ce dernier, celle de certains hommes en noir intouchables. Autrement, comment expliquer que l'expérimenté arbitre relevant de la Ligue de Sousse, Nasrallah Jaouadi, bénéficie de la confiance de la DNA et soit sollicité pour un deuxième match en quatre jours ?