La Tunisie s'est fixé l'objectif de produire 30% de son électricité à partir des énergies renouvelables à l'horizon de 2030. Des industriels , des représentants des institutions financières, des sociétés installatrices d'équipements photovoltaïques, des petites et moyennes entreprises (PME) de la région du Centre ont pris part aux travaux de l'atelier ayant pour thème : «La solution photovoltaïque : gain en compétitivité pour les PME», organisé, tout récemment à Monastir, par l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (Anme), en collaboration avec l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (Aptbef), la Chambre de commerce et d'industrie du centre (ccic) et la Coopération allemande au développement (GIZ). Abordant le «cadre réglementaire du potentiel du photovoltaïque pour les PME», Abdessalem El Khazen, directeur des énergies renouvelables à l'Anme, a indiqué que l'Etat tunisien a adopté dès 2009 un cadre réglementaire autorisant l'utilisation de l'énergie solaire pour l'autoproduction d'électricité dans les bâtiments résidentiels et au niveau des entreprises économiques. Plus récemment, la loi 12/ 2015 relative aux énergies renouvelables, promulguée en mai 2015, a permis différents cadres de production d'électricité à partir des énergies renouvelables pour le secteur privé, notamment le cadre de l'autoconsommation. Afin d'encourager le recours à ces technologies, l'Etat a mis en place des subventions dont le taux varie entre 20 et 30% du coût d'investissement. Ces incitations étaient dans un premier temps dédiées au secteur résidentiel, via le programme «Prosol- Elec» qui a permis de développer une capacité installée de l'ordre de 25 mégawatts à la fin de 2015. Le marché solaire en Tunisie s'oriente de plus en plus vers des applications tertiaires et industrielles qui impliquent des installations de taille plus importante et des investissements plus grands .Dans le cadre de sa stratégie énergétique, la Tunisie s'est fixé l'objectif de produire 30% de son électricité à partir des énergies renouvelables, à l'horizon de 2030. La concrétisation de cet objectif se traduit par la mise en place d'une puissance globale de l'ordre de 3800 MW, nécessitant un investissement d'environ 14 milliards de dinars. Le président de la Ccic a cité, de son côté, l'exemple du Maroc qui construit actuellement la plus grande centrale solaire du monde sur 117 km2 et qui devrait être achevée en 2020. Cette centrale fournit près de 50% de l'électricité du Maroc. Pour ce qui est de la Tunisie, le secteur photovoltaïque reste encore au stade embryonnaire malgré la nouvelle stratégie nationale de maîtrise de l'énergie qui s'est tracé l'objectif de couvrir 30% de son électricité à partir des énergies renouvelables. Cela permettrait à la Tunisie de gagner sur 3 plans : la réduction du déficit de la balance énergétique, l'allégement du budget de l'Etat, et la réduction de la vulnérabilité de l'économie nationale devant les fluctuations des prix du pétrole sur le marché mondial.