Affaires Dahmani : L'audition finit par un deuxième mandat de dépôt    Tunisie – Nouveau mandat de dépôt à l'encontre de Sonia Dahmani : Une source judiciaire explique    Rapport – BAD : Points clés du sur les parités de pouvoir d'achat    Ons Jabeur entame la saison sur gazon avec une victoire    Tunisie – METEO : Quelques pluies orageuses sur le centre ouest    La Tunisie au Top 10 des pays les plus riches d'Afrique    Soudan: "Plus de 10 millions de personnes déplacées à cause du conflit", alerte l'OIM    Bourses de recherche à Oxford : trois doctorants Tunisiens sélectionnés pour l'année universitaire 2024-2025    Célébrez l'Aïd al-Adha avec ces boissons rafraîchissantes après un Agneau Grillé    Ahmed Hachani : La vraie richesse de la Tunisie réside dans sa jeunesse talentueuse    Fresque murale "1001 BRIQUES" à Tunis : un projet artistique avec plus de 550 participants    Législatives en France-Sondages : C'est terrible pour le camp Macron, terrible…    Aïd El-Adha : Les conseils d'achat, d'abattage et de stockage de la viande    Lancement du portail de vaccination nationale pour tous les citoyens    Taoufik Boufaied : sur les quatre mille wagons de transport de phosphate seulement 300 sont opérationnels    Fête de la musique 2024 : Goethe-Institut de Tunis organise 'ROCK IM GARTEN !'    Présidence du gouvernement : Vers une politique de promotion des investissements privés    Tournant Politique : Recul de l'extrême droite en Europe du Nord    Daily brief national du 11 juin 2024: De nouveaux services proposés par la CTN aux passagers    Protection des personnes âgées : Un nouveau centre voit le jour    Lutte contre le vol de voitures : Conseils utiles    Dilemme des bas salaires : Pourquoi il est temps de revoir le modèle économique    Tunisie-Italie : Quelque 12 mille diplômés seront recrutés par les entreprises italiennes sur 3 ans    L'équipe de Tunisie pas très convaincante devant la Namibie : Victime des calculs des uns et des autres !    Sélection – Montassar Louhichi violemment critiqué : Un acharnement gratuit !    Mustafa Halkawt, réalisateur de «Hiding Saddam», à La Presse : «Je dois être honnête vis-à-vis de l'Histoire»    Kasserine : 256 infractions économiques relevées au cours du mois de mai    Basma Hmaidi, organisatrice du salon «PetroAfrica 2024», à La Presse : «Bien que producteurs, l'Algérie et la Libye ont toujours besoin de la Tunisie»    REMERCIEMENTS ET FARK : Mohamed El Hedi BEN REDJEB    Fonds saoudien Red Sea Fund 2024 : Opportunité pour les projets audiovisuels du monde arabe et d'Afrique    Tunisiens résidant à l'étranger: Remise du passeport en moins de 24 heures    Fatma Mseddi : la relation entre le gouvernement et l'ARP est tendue    Démarrage des travaux de la 7ème édition de la conférence internationale FITA2024    Eliminatoires mondial 2026 – La Tunisie accrochée par la Namibie : Sans couleur et sans saveur !    Ons Jabeur vs Camila Osorio : A quelle heure et sur quelle chaîne suivre le match ?    Salwa Abbasi : la fraude au bac a touché tous les gouvernorats et des enseignants sont impliqués !    Engagement du gouvernement : Sécuriser la production de papier pour l'éducation nationale    Elections européennes 2024 : l'ascension de l'extrême droite et les inquiétudes de la communauté tunisienne en Europe    Hajj 2024 : Seuls les détenteurs de la carte Nusuk seront autorisés à entrer dans les lieux saints    Nette baisse en Europe après les élections européennes    Le Mondial des clubs se jouera sans le Real Madrid    Les jeudis du cinéma : des ateliers de réflexion lancés par le Groupement Professionnel d'Industrie Cinématographique – Conect    La Presse lance à partir de vendredi prochain une première série de sa bibliothèque : Le bonheur est dans le livre    Rencontre avec le photojournaliste palestinien Shady Alassar : La photographie comme acte de résistance    Qu'il recoit: Hassan Massoudy, le calligraphe fraternel    Qui sont les leaders Mondiaux et Arabes en élevage et commerce de bétail ?    Elections européennes 2024 : Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale    MAGHREBIA PARTENAIRE OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DE DOUGGA    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Inflexible depuis le début du processus du 25 juillet : Saïed fera-t-il machine arrière ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 07 - 2022

Inflexible depuis le début du processus du 25 juillet, Saïed acceptera-t-il de faire machine arrière ? Cédera-t-il à la pression exercée par tout le monde, y compris la commission consultative qu'il a lui-même mise en place ? Est-il en mesure d'amender la nouvelle Constitution avant même son adoption ? Tant de questions qui se posent alors que le processus de rectification, comme l'appelle le Président de la République, traverse une zone de turbulences.
La crise politique se creuse davantage en Tunisie. Alors qu'à un certain moment nous avions espéré un dénouement, une grande polémique a éclaté à la suite de la parution du projet de Constitution au Jort. Et pour cause, une démarche unilatérale adoptée par le Président de la République ayant ignoré les efforts de la commission consultative pour la nouvelle République. Les réactions se font nombreuses et il s'avère que la crise politique ne fait que commencer à quelques jours de la tenue du référendum, devenu lui-même un objet de tiraillements politiques.
Alors que le Président de la République a décidé de publier son propre projet de Constitution au Jort et de le soumettre au référendum, toute la sphère politique, ou presque, s'est révoltée, accusant une «approche individualiste». Jusque-là, une marée de réactions des partis et hommes politiques et des constitutionnalistes a envahi les réseaux sociaux et les médias pour certains, il est devenu indispensable de reporter le référendum jusqu'à rectification de la version proposée pour la nouvelle Constitution.
Inflexible depuis le début du processus du 25 juillet, Kaïs Saïed acceptera-t-il de faire machine arrière ? Cédera-t-il à la pression exercée par tout le monde, y compris la commission consultative qu'il a lui-même mise en place ? Est-il en mesure d'amender la nouvelle Constitution avant même son adoption ? Tant de questions qui se posent alors que le processus de rectification, comme l'appelle le Président de la République, traverse une zone de turbulence.
C'est le Constitutionnaliste Amine Mahfoudh, membre de ladite commission, qui a appelé, en premier, Kais Saied à rectifier le tir en apportant les modifications nécessaires au projet de Constitution.
Amine Mahfoudh, qui a expliqué que ce nouveau texte est pour lui antidémocratique, appelle le locataire de Carthage à agir avant qu'il ne soit trop tard. «Il y a des assurances pour la sécurité du texte qui ont été supprimées par le Président de la République. Ce texte, qu'il a modifié lui-même, annonce une dérive autoritaire du pouvoir. Et il n'y a aucun contre-pouvoir !», a-t-il regretté.
Sur la même longueur d'onde, l'ancien ministre Sadok Chaâbane a proposé le report de quelques semaines du référendum. Pour lui, ce sera l'opportunité d'apporter des «améliorations et des ajustements aux textes». «Certes, ça ne va pas plaire à certains, mais je suis pragmatique et je ne peux garder le silence même si j'admets que les chances de mise en application sont minimes», a-t-il expliqué, dans un post Facebook. Au fait, il craint un taux de participation faible, ce qui porterait atteinte à la crédibilité de tout le processus entamé par le Chef de l'Etat.
Deux visions inconciliables
En consultant les deux versions de projet de Constitution, on s'aperçoit clairement que les deux visions de Kaïs Saïed et de la Commission consultative sont inconciliables. Alors que pour celle de Kaïs Saïed on prépare le passage à un pouvoir politique fondé sur une nouvelle division territoriale et optant pour des conseils régionaux, du côté de la commission de Belaid on penche pour un régime présidentiel avec pouvoir de contrôle pour le Parlement.
La professeure de droit constitutionnel Salwa Hamrouni fait le constat. Pour elle, les deux versions sont totalement divergentes même sur le plan des libertés et des références de l'Etat. «La version de la commission consultative est respectueuse et pourrait donner lieu à un Etat démocratique et républicain», a-t-elle précisé.
Pour sa part, le professeur de droit public Slim Laghmani a considéré que les textes parus jeudi dernier dans le Jort instaurent un régime présidentialiste. Selon ses dires, ce régime prépare un terrain favorable pour la mise en place du projet de «la construction démocratique par la base» du Président de la République Kaïs Saïed. «Il n'est pas possible de destituer le Chef de l'Etat et le contrôler», a-t-il déclaré mettant l'accent sur les pleins pouvoirs dont jouit Saïed, selon le projet de constitution proposé.
La militante et professeure de droit, Sana Ben Achour, est allée dans ce sens jusqu'à considérer que le pays se dirige vers l'Etat islamique et que ce nouveau projet soulève des doutes sur le pouvoir judiciaire, selon ses dires.
Sadok Belaïd avait déclaré dans ce sens que «le projet de la nouvelle constitution publié au Journal Officiel, et soumis au référendum, n'a rien à voir avec le texte de la constitution élaboré par l'instance et présenté au Président de la République, le 20 juin dernier».
Belaïd a affirmé que «l'instance nationale chargée de la rédaction de la constitution est totalement innocente du projet présenté par le Chef de l'Etat au référendum national». Celui-ci renferme, selon ses dires, «des risques et des pièges, dont le fait de travestir l'identité tunisienne et le retour douteux à l'article 80 de la constitution de 2014 sur le péril imminent, à travers lequel le Chef de l'Etat s'attribue de larges prérogatives, dans des conditions qu'il est le seul à décider, pouvant être le prélude à un régime dictatorial».
La sphère politique réagit !
Sur le plan politique, l'opposition à ce projet ne fait que grandir. Si d'ores et déjà le Front de salut s'oppose à tout le processus politique entamé par le Président de la République, d'autres partis ont appelé le Président de la République à renoncer à cette démarche.
De son côté, l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a laissé le libre choix à ses adhérents de voter pour ou contre le projet de nouvelle Constitution. «L'Ugtt ne donne pas de consigne de vote et laisse la latitude à ses adhérents de voter par oui ou par non, au référendum du 25 juillet, sur le projet de la nouvelle constitution proposé par le Président Kaïs Saïed», a laissé entendre son secrétaire-général Noureddine Taboubi. En tout cas, Kaïs Saïed est appelé à réagir, alors que les délais notamment de la tenue du référendum sont pressants. Si d'habitude il ne fait que mettre tout le monde devant le fait accompli, cette fois-ci, Kaïs Saïed saura-t-il changer de démarche ? Pour son frère et professeur de droit constitutionnel Naoufel Saïed, la commission consultative acceptait dès le départ les règles du jeu : le dernier mot revient à Kaïs Saïed.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.