Un sit-in hebdomadaire sera organisé les mardi et jeudi au seuil du siège du ministère de la Santé. A défaut d'une réponse favorable, ils menacent de faire des grèves de la faim Le syndicat des psychologues cliniciens hospitaliers annonce l'organisation, désormais, de deux sit-in hebdomadaires qui se tiendront tous les mardis et jeudis de 15h à 17h au seuil du siège du ministère de la Santé et ce, en guise de protestation contre le laxisme du ministère de la Santé quant à la mise en application des mesures nécessaires à la réorganisation de la profession. Des mesures qui ont été, pourtant, entamées et d'autres, signées et adoptées depuis bien des années, sans pour autant être mises en application. Le syndicat des psychologues cliniciens et hospitaliers a été créé en 2003. Sa première revendication fut de réviser le statut des psychologues cliniciens hospitaliers, lequel est régi depuis 1993 par un décret non approprié car non conforme aux normes internationales. «Ce décret, explique le Dr. Belgacem Naddari, président dudit syndicat, autorise les psychologues maitrisards à exercer la profession. Or, le système LMD a encore diminué le nombre des années nécessaires à l'obtention de la licence à trois ans, ce qui n'arrange pas les choses. C'est que pour exercer la profession, il est impératif de disposer d'une formation plus approfondie, de décrocher le diplôme d'études spécifiques en psychologie appliquée et de bénéficier de stages à même d'habiliter les psychologues à interpréter les tests psychologiques et à apprendre à s'entretenir avec les patients». La revendication du syndicat quant à la révision du statut des psychologues cliniciens hospitaliers a été reléguée au dernier plan. «Les arguments avancés par les parties concernées ne tiennent pas. Pour elles, les psychologues ne constituent qu'une minorité puisque nous n'excédons point une centaine de personnes. Aussi, ne comptons-nous pas parmi les priorités. Pourtant, plus de 50% de la société tunisienne souffrent de troubles psychologiques. Pour ce qui est de nous-mêmes, nous souffrons du syndrome d'épuisement professionnel précoce. Nous sommes dans l'incapacité à travailler comme il se doit à force d'être marginalisés», renchérit-il. Et d'ajouter que depuis 2008, la révision du statut a été signée, et ce, dans le cadre de la révision des statuts des métiers de la santé. Après la révolution, quatre ministres de la Santé ont, chacun de son côté, signé et confirmé la révision du statut des psychologues cliniciens et hospitaliers. Mais le nouveau statut n'a toujours pas été publié au Jort. Des actes professionnels gratis ! Autre motif de protestation : l'absence d'une indemnité d'encadrement et de recherche. Ces deux actes figurent parmi les missions allouées aux psychologues cliniciens hospitaliers ; des missions gratis ! Selon le Dr. Naddari, et faute d'indemnité, la profession s'avère être rongée par des actes de corruption, de copinage et de favoritisme, et ce, au détriment de l'avenir de la profession et du droit des étudiants à l'encadrement. Les psychologues cliniciens hospitaliers ont, en effet, suspendu les stages de formation des étudiants. Ils se sont contentés de terminer l'encadrement des mémoires. Le syndicat s'indigne, en outre, de la non-publication du code de déontologie psychologique qui a été élaboré par la Société tunisienne de psychologie et qui a bénéficié de l'appui du Conseil de l'ordre des médecins. Face à la sourde oreille des parties concernées, les psychologues cliniciens hospitaliers protesteront et porteront le brassard rouge. Ils se déplaceront de toutes les régions jusqu'à ce qu'on daigne répondre positivement à leurs revendications. «Nous sommes prêts à aller plus loin, quitte à faire des grèves de la faim. Nous ne pouvons accepter davantage ce trop-plein de frustration et de marginalisation», conclut le Dr. Naddari.