Les clubs professionnels de la Ligue 1 ont rejeté à l'unanimité la dernière décision du Cnas en soulignant que l'intérêt du football tunisien doit rester bien au-dessus des querelles personnelles et des rivalités entre organes. La réunion du bureau fédéral avec les représentants des clubs de la Ligue 1 a été le fait saillant du week-end, puisqu'elle a été tenue au moment où le différend FTF-Cnot-Cnas est au cœur de l'actualité sportive et n'arrête pas de faire couler beaucoup d'encre. Malgré les multiples mises en garde de la Fifa contre «toute ingérence dans les affaires de la fédération» et ses menaces de sanctions à l'égard des clubs tunisiens qui continuent de recourir à la justice ordinaire ou au Comité national d'arbitrage sportif (Cnas), organe juridictionnel annulé des statuts de la FTF lors de l'assemblée extraordinaire du 6 novembre, tout en gardant aux clubs la possibilité de saisir le Tribunal d'arbitrage du sport (TAS), le Cnas fait la sourde oreille, persiste et signe, et le jour où il reçoit un courrier émanant de l'instance suprême du football mondial, en réponse à une requête qu'il lui a adressée le 19 avril, courrier sous forme de désaveu, du fait qu'il l'incite tout court et sans la moindre ambiguïté «à respecter les décisions des assemblées générales souveraines de la FTF du 29 juillet, 6 novembre et 18 mars, jugées conformes avec les statuts de la Fifa et de la CAF et à ne plus s'immiscer dans les affaires de la fédération», cet organe juridictionnel rend ce même jour son verdict dans le recours intenté soi-disant par Grombalia Sport et décide «l'annulation pure et simple de l'assemblée générale élective du 18 mars et de tout ce qui en a suivi ou découlé». Cette fois, le feu est réellement passé au rouge car ce ne sont plus Wadii El Jary et la FTF qui sont menacés, mais bel et bien nos équipes nationales, nos clubs participant aux compétitions africaines; bref, tout notre football. Ras-le-bol des présidents de clubs «Nous ne comprenons pas cet acharnement du Cnot et du Cnas à défendre une position erronée, s'interroge M.Ridha Charfeddine, président de l'ESS. Soit ils ignorent les menaces de sanctions réelles qui pèsent sur notre football, soit ils s'en foutent carrément. C'est devenu pour eux un jeu, mais c'est un jeu dangereux pour nous tous. Nous ne pouvons plus rester les bras croisés devant une telle insouciance, pour ne pas dire irresponsabilité». L'Espérance et le Stade Gabésien, qualifiés eux aussi pour les huitièmes de finale bis de la coupe de la CAF, ont également haussé le ton et publié deux communiqués assez réprobateurs et virulents. Les autres clubs de la Ligue 1 leur ont emboîté le pas en signant le communiqué commun issu de la réunion dans lequel «ils dénoncent vigoureusement la décision du Cnas, l'exhortent à arrêter de s'immiscer dans les affaires de la FTF, faute de quoi elle en assumerait toutes les responsabilités et autorisent cette dernière à prendre les mesures et les sanctions qui s'imposent à l'encontre de tout club qui saisit cet organe juridictionnel qui n'est plus en droit de statuer sur les litiges liés à la FTF, ses organes et ses membres». Le président du Club Africain, Slim Riahi, parle d'un consensus entre tous les clubs présents à cette réunion: «Tous les clubs ne peuvent pas aller à Lausanne solliciter le TAS pour des raisons financières et nous avons donc besoin d'une troisième et dernière instance de règlement des litiges. Mais cette instance juridique suprême doit être indépendante et jouir de la confiance totale des clubs. Et effectivement nous nous sommes donné un temps de réflexion et de concertation pour la créer, et c'est aux clubs que reviendra la décision de l'installer par désignation ou par élection. Il est temps d'arrêter ces dérapages car nous avons tous d'autres chats à fouetter». Entre autres, le financement des clubs confié à une commission composée des présidents de l'ESS, du CA, du CAB et de l'ASM pour en discuter avec le ministre de la Jeunesse et des Sports et la formule du championnat avec deux projets à l'étude. Soit une poule unique de 16 clubs et 4 clubs qui rétrogradent à la fin de la saison 2016/2017 en Ligue 2, soit deux poules de 8 clubs avec play-off. L'objectif est de revenir à une poule de 14 clubs en 2017/2018 pour ménager notre équipe nationale lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 et nos clubs participant aux compétitions africaines.