Le quatrième épisode de la onzième édition du festival de la Médina de Sousse comportait un concert qui rend hommage au grand musicien et poète tunisien Mohamed Jamoussi à l'occasion du centenaire de sa naissance. C'est l'orchestre «Awtar El Médina», dirigé par le Dr Lassaâd Zouaoui, qui a eu la tâche d'animer cette soirée. L'orchestre en question, fondé en novembre 1996, a pour mission de mettre en exergue certaines compositions considérées comme inédites dans le répertoire de la musique tunisienne et arabe. Le concert auquel nous avons assisté s'intitule Lahn el oujoud (le chant de l'existence). L'orchestre, dirigé par le violoniste Helal Ben Amor, est composé d'un luthiste, un flûtiste, un cithariste, un contrebassiste, un violoncelliste, un violoniste et un percussionniste. La partie chantée a été confiée aux trois jeunes chanteurs Hanène Mhiri, Zoubeïr Rebaï et Nadia Khaless. Le concert a débuté avec un morceau instrumental portant le nom de Nachoua. Puis vint le tour de la belle mélodie Lahn el oujoud, chantée par le duo Nadia et Zoubeïr. Au cours de cette première partie de la soirée, Hanène Mhiri a eu à interpréter quatre chansons du genre soufi, évoquant entre autres les vertus de notre Prophète. Zoubeïr Rebaï enchaîna avec des compositions de Mohamed Jamoussi, dont la troisième est Ya Houria qui a été chantée par le célèbre défunt dans un film égyptien. Le second tour de Hanène Mhiri comporta deux très belles interprétations dont la célèbre El azoul, chantée il y a plusieurs années par Thouraya Miladi. Nadia Khaless répliqua avec trois chants composés par Mohamed Jamoussi pour des artistes algériens, dont la célèbre Saloua. Il s'agissait là de quelques-unes des créations inédites du grand musicien tunisien. La dernière partie de la soirée, qui dura une heure trente-cinq minutes, a comporté un cocktail chanté par les trois artistes du groupe. Il était question-là de chansons beaucoup plus connues dont Rihet et bled et El fenn. C'est Errabï qui clôtura cette belle soirée ramadanesque. Au cours de ce concert, auquel a assisté un public connaisseur, nous relevons l'effort considérable fourni par le Dr Lassaâd Zouari pour présenter des chansons auxquelles les mélomanes tunisiens ne sont pas habitués. Notre musicologue a dû aller dénicher cela à Paris et à Alger. Nous le saluons vivement et nous souhaitons assister plus fréquemment dans nos festivals à des concerts de ce genre. Nous signalons enfin que ce spectacle a eu lieu dans le cadre agréable du Ribat de Sousse, dont la construction remonte à l'époque aghlabide.