La situation, bien que morose et inquiétante, n'est pas autant critique ou catastrophique, comme le soutiennent la plupart de ces stratèges du pire. Tous les analystes et autres experts s'accordent sur le fait que tous les clignotants sont au rouge. Après quatre années de débacle économique et de décisions controversées, la plupart du temps improvisées qui n'ont fait qu'amplifier la confusion et aiguiser les tensions sociales, la Tunisie n'est pas encore arrivée à sortir de l'auberge malgré l'élection démocratique d'un gouvernement consensuel jouissant d'une majorité confortante, de nature à lui permettre d'avoir les coudées franches et d'engager sereinement le processus des réformes requises pour assurer le décollage économique et rétablir la confiance. Toutefois, on ne fait que nous rebattre les oreilles, à longueur de journée, sur les plateaux de télévision et les antennes des radios par des flots de jérémiades et de cris de sirène, lancés par ces générations spontanées d'experts, de spécialistes et de devins, capables de disséquer la réalité et de déchiffrer les signes de notre devenir national ! Ils ne nous proposent aucune potion magique, aucune solution, en se contentant de nous jeter du plomb dans les bottes. Ces mandarins illuminés s'arrangent de concert à ne se focaliser que sur la moitié vide de la bouteille, pour enfoncer encore plus le clou dans notre plaie et faire languir notre martyre... ! Comme s'ils étaient mandatés, Dieu seul sait par quel pouvoir occulte, pour obscurcir davantage notre climat de conscience et approfondir les vagues de pessimisme et de sinistrose qui ont envahi nos consciences et nos âmes, ces dernières années de plomb ! Pourtant, la situation, bien que morose et inquiétante, n'est pas autant critique ou catastrophique, comme le soutiennent la plupart de ces stratèges du pire, sinon comment expliquer le fait que de nombreuses parties étrangères, entre économistes, investisseurs et stratèges politiques, croient encore en la Tunisie et en sa capacité de se dégager de ce bourbier et de trouver les solutions salutaires ? Si la productivité a atteint son bas niveau... Si la croissance est en courbe régressive et si la fièvre revendicative gagne en intensité... Si l'effort d'investissement est bloqué et la machine économique, grippée, faut-il a fortiori plier les bras et enfoncer sa tête dans le sable comme l'autruche, pour ne pas affronter le danger, ou encore s'engager dans une fuite en avant, au lieu d'opérer une pause de réflexion critique et productive et passer à l'action, en vue de trouver ensemble les solutions appropriées. Au lieu de s'attarder à nous morfondre sous les coups de sape du destin et à écouter avec une impuissante démission les lamentations de ces pleureuses, qui nous dessinent les traits d'un devenir noir, mettons-nous au labeur et engageons-nous avec une foi enthousiaste et une volonté inébranlable dans la voie irréversible de l'édification du devenir national. Notre seul catalyseur : la confiance en nos capacités de dépassement, notre foi en l'avenir, notre attachement à la patrie, ainsi que notre détermination à relever les défis. Seul le travail et rien que le travail est le garant de la pérennité et de l'essor de la nation et le dépositaire de son devenir. Alors attelons-nous au labeur et armons-nous d'espoir, nous serons en mesure de vaincre tous les dangers et d'infléchir le cours du destin, selon notre volonté d'être et, surtout, mobilisons-nous pour être généreux autant dans l'effort que dans le cœur et l'esprit, et partageons ensemble les sacrifices et les dividendes des fruits de nos efforts.