S'agissant des ressources naturelles, les commissions ont été unanimes sur l'importance, désormais, de tabler sur des techniques alternatives et rentables, afin de réintégrer la composante agricole au sein du développement dans les villes La réunion des commissions régionales et sectorielles, chargées du dialogue sur l'agriculture et la pêche maritime à Tunis, tenue récemment au siège du gouvernorat de Tunis, a permis aux représentants des parties concernées de recenser et d'analyser les problèmes spécifiques à un secteur aussi vital. Des problèmes d'ordre législatif, professionnel, financier, foncier et institutionnel constituent des obstacles de taille, entravant le développement agricole. Le rapport final desdites commissions sera publié le 2 mai. Il faut dire que les perspectives agricoles dans le gouvernorat de Tunis se sont peu à peu émoussées depuis quelques années. Cette régression est due à plusieurs facteurs. L'urbanisation gagne de plus en plus de terrain dans le gouvernorat de Tunis comme dans le Grand- Tunis. Selon les données fournies par le gouvernorat, les domaines agricoles ont enregistré une baisse alarmante, passant de 9.600 ha, en 1991, à seulement, 6.500 en 2011 ; soit -31%. Par ailleurs, le manque de surfaces irriguées, la détérioration et l'inexploitation des domaines de l'Etat et la recrudescence des constructions anarchiques représentent autant de facteurs défavorables au développement agricole dans la région. Aussi, a-t-il été procédé à l'analyse des différentes composantes du secteur, dont les marchés— national et international —, les circuits de distribution, les ressources naturelles, le transfert des technologies dans le secteur agricole, l'investissement, le financement des projets agricoles et de la pêche maritime, l'emploi etc. Les membres des commissions se sont accordés sur une série de recommandations susceptibles de tracer les traits majeurs de la stratégie nationale de l'agriculture et de la pêche maritime et d'apporter des solutions applicables aux problèmes examinés. Sur le plan sectoriel, les commissions suggèrent l'instauration d'un secteur industriel de transformation afin d'exploiter les excès de production agricole et de miser sur l'implantation des unités de commercialisation directe (du producteur au consommateur). Les membres des commissions insistent sur l'indispensable mise en place des mécanismes et des espaces aménagés à cet effet. Ils soulignent, également, l'impératif de maîtriser les circuits de distribution. L'agriculture urbaine : source de revenu et sécurité alimentaire S'agissant des ressources naturelles, les commissions ont été unanimes sur l'importance, désormais, de tabler sur des techniques alternatives et rentables, afin de réintégrer la composante agricole au sein du développement dans les villes. L'agriculture urbaine et semi-urbaine constitue, indéniablement, la solution la mieux indiquée afin de renouer avec l'activité agricole. L'objectif étant de savoir exploiter chaque surface et d'inciter la population à s'adonner à cette activité et de bénéficier ainsi d'une source de revenu et de la sécurité alimentaire. L'intégration de l'agriculture urbaine et semi-urbaine dans les projets de développement durable et dans les plans nationaux s'impose. Parallèlement, la lutte contre les constructions anarchiques, notamment celles bâties sur des terres agricoles, et la valorisation des ressources naturelles dont les eaux pluviales et celles usées devraient faire partie intégrante de la nouvelle stratégie sur l'agriculture et la pêche maritime. Les participants appellent, aussi, à la multiplication des actions de contrôle de la pêche de loisirs. Sur le plan législatif, les commissions recommandent l'application de la loi sur la protection des terres agricoles soit l'article 88 du Code de l'aménagement du territoire et de l'urbanisation ainsi que la révision de la loi sur la pêche de loisirs. Côté financement et promotion de l'investissement dans le domaine agricole et de la pêche maritime, les commissions suggèrent la garantie d'une panoplie de mesures d'encouragement à l'investissement, notamment la création d'une ligne de crédits spécifique aux projets agricoles, l'augmentation du taux des subventions ainsi que l'encouragement des jeunes investisseurs à la création de projets de transformation des produits agricoles et autres, sur l'agriculture urbaine et semi-urbaine. Selon les membres des commissions, il convient de doter les groupements professionnels des moyens à même de favoriser le recrutement de jeunes compétences et d'améliorer ainsi la qualité des prestations. Recherche, formation et nouvelles technologies La promotion du secteur agricole et de la pêche maritime passe inéluctablement par le développement de la recherche scientifique, de l'enseignement supérieur et des nouvelles technologies; trois piliers fondamentaux à la modernisation du secteur. Les commissions recommandent, également, la conversion de l'administration en une administration électronique, offrant aux prestataires des services rapides car en ligne. Elles proposent l'instauration de clubs agricoles au sein des établissements scolaires, et ce, dans l'optique d'initier les jeunes générations à la culture de la terre.