Depuis le 24 et jusqu'au 28 août, le Festival de la Médina fait son cinéma. Il le fait en hommage aux cinéastes tunisiens, en particulier Taieb Louhichi, dont le court métrage Making off opéra (2004, 25 min) et le long métrage Leila ma raison (1989, 80 min) ont été projetés pour l'occasion, avant-hier. Une idée à saluer, surtout que les films programmés, datant de différentes époques, sont réalisés par quelques-uns de nos cinéastes les plus réputés (Salma Baccar, Naceur Khemir, Mahmoud Ben Mahmoud, Kamel Laaridhi, Fadhel Jaziri), et qu'il y aura aussi une soirée réservée au dernier palmarès du festival international du cinéma amateur de Kélibia. De quoi donner l'occasion aux jeunes et moins jeunes de voir ou revoir des films marquants de l'histoire du cinéma tunisien et de se faire une idée sur ses nouvelles tendances. Seulement, son cinéma, le Festival de la Médina le fait au club Tahar Haddad, un lieu inapproprié aux projections cinématographiques qui avaient lieu, lors des précédentes sessions, au Palais Kheïreddine. La manifestation l'a payé de son attractivité. Une poignée de personnes, même moins, ont fait le déplacement. La projection a eu lieu dans des conditions très moyennes : dans l'arrière-cour du club, sur un mur, entre deux arbres qui cachaient les deux extrémités du cadre. Bref, de quoi quitter rapidement la séance, ce que la plupart ont fait, d'ailleurs. Dommage ! D'autant plus dommage qu'une précieuse occasion a été ratée pour que le cinéma de Taieb Louhichi sorte de l'ombre. Et ce n'est pas rien de le dire. Les œuvres de ce réalisateur ont valu à la Tunisie des représentations et des prix dans plusieurs festivals internationaux, comme la Mostra de Venise et le festival de Cannes. De plus, ses films témoignent de la belle époque du cinéma tunisien, celle des années 80 notamment. Dans l'équipe technique de Leila ma raison, nous reconaissons plusieurs noms devenus aujourd'hui à leur tour réalisateurs, comme Moufida Tlatli au montage et Khaled Barsaoui à l'assistanat. Faut-il rappeler qu'il ne suffit pas d'un bon programme pour faire une manifestation réussie, qui trouve ses échos auprès du public ! Souhaitons que les autres soirées de la Médina fait son cinéma sauront nous démentir et attirer plus de monde.