On ne comprend pas pourquoi a-t-on peur de cette sanction. Parfois, c'est la dernière solution. Partout dans les stades tunisiens, la violence gagne en ampleur et d'une manière nette et claire. A mesure que l'on avance en compétition, que les enjeux deviennent considérables et que les nerfs craquent, on ne parle plus d'accrochage entre joueurs ou les dirigeants dans la main courante, on parle de grabuge dans les gradins. Les tristes événements du stade de Radès où le public de l'EST est entré en bataille rangée avec les forces de l'ordre et entre groupes des ultras, la violence dans les stades de Sidi Bouzid, Ben Guerdane, la liste est encore longue et pratiquement aucun stade, aucun public n'est resté à l'abri de ce fléau. Les stades de Bizerte, de Gafsa, de La Marsa, de Métlaoui, bref là où vous jouez, il y a de la violence verbale ou physique. Parfois on s'en prend aux arbitres qui, par leurs erreurs de bonne ou surtout de mauvaise foi, enflammeront ces stades et ces gradins déjà surexcités, mais comment voulez-vous qu'un arbitre ait le sang- froid et la lucidité de prendre des décisions, alors qu'il court un énorme risque sur son intégrité physique ? Il y a des stades, surtout des clubs qui jouent pour le maintien, où ça chauffe déjà deux, trois jours avant le match. Il suffit de donner le coup d'envoi du match pour assister au même triste spectacle. Les chants obscènes et les cris d'intimidation écœurants, le nombre incroyable de policiers qui entourent la pelouse, le jet de projectiles au moindre but adverse ou même à la moindre décision arbitrale qui ne plaît pas, le grabuge sur les gradins quand ça dégénère et vous connaissez bien la suite. Nos stades qui se sont ouverts cette saison avec une volonté d'avoir un taux d'assistance ordinaire ne sont pas sécurisés. Pourtant, les forces de l'ordre sont là avec l'effectif qu'il faut. Tout ça n'est plus valable contre ce phénomène de violence qui dure depuis plus de 20 ans, mais qui prend de plus en plus une ampleur incontrôlable. Le huis clos ? A notre avis, cela devient un mal nécessaire, une sanction inévitable pour nous prémunir du pire. Les arbitres ont été agressés, les matches arrêtés à tort et à travers et on risque, à ce rythme, d'en arriver à ce que d'autres pays ont enduré. Appliquer les règlements... Quand on entend certains dirigeants demander l'annulation du huis clos, on se trouve étonné. Les dirigeants dénoncent cette sanction qui lèse le club financièrement, mais parlons-en. Est-ce que ces centaines de personnes qui assistent aux matches sont celles qui renflouent les caisses ? Va-t-on toujours accepter cette violence verbale et cette hystérie du public qui ne veut pas revenir à la raison ? Le huis clos peut être une mesure répressive qui va dépassionner la compétition, mais tant que ce public (tout le public ou une partie) continue d'échapper au contrôle et continue de verser dans son fanatisme noir, il faut qu'il soit empêché et privé d'entrer aux stades comme cela se passe dans les championnats européens. Ce n'est pas un droit acquis. C'est ce que les gens doivent comprendre.