Le projet d'installation d'un système de vidéosurveillance à l'entrée des villes constitue une violation manifeste des libertés privées, a estimé l'Instance nationale de protection des données personnelles (Inpdp). Selon l'article 24 de la Constitution, l'Etat protège la vie privée, l'inviolabilité du domicile et la confidentialité des correspondances, des communications et des données personnelles, rappelle l'instance. L'Inpdp a appelé, dans un communiqué, à la mise en place d'un cadre juridique régulant les moyens de surveillance dans les endroits publics, précisant que la loi organique du 27 juillet 2004 n'a pas prévu cette disposition. L'Instance a, toutefois, souligné que ce système est adopté par les pays démocratiques et qu'il comporte certains avantages, indiquant qu'elle a entamé l'élaboration du projet d'amendement de la loi organique de 2004. Le ministère de l'Intérieur avait annoncé, mardi, l'élaboration d'un système de vidéosurveillance dans le Grand Tunis et dans certains gouvernorats de l'intérieur en attendant la généralisation de cette expérience à l'ensemble du pays. Le projet vise à permettre aux forces de sécurité de se doter d'un système électronique de surveillance dans les enseignes de grande distribution de la capitale, les entrées des villes, les espaces publics, les principaux échangeurs et les lieux sensibles. D'un coût total de 30 millions de dinars, le projet sera réalisé sur deux phases. Les travaux de la première phase devront démarrer avant fin 2016 alors que la seconde tranche est prévue début 2017. La première phase des travaux prévoit la mise en place de 300 points de surveillance dans le Grand Tunis à raison de quatre caméras dans chaque point, ce qui porte à 1.200 le nombre de caméras qui seront installées. Trente points de surveillance seront installés dans chaque gouvernorat à raison de 3 caméras fixes et une caméra mobile dans chaque point. La deuxième phase de ce projet prévoit la mise en place de 30 points de surveillance dans le reste des gouvernorats avec l'ajout de 100 autres points de surveillance dans le Grand-Tunis, apprend-on de même source.