Une grève générale a été organisée hier dans la ville de Ben Guerdane (gouvernorat de Médenine) à l'appel de l'Union locale du travail (ULT) pour protester contre l'arrêt de l'activité commerciale avec la Libye à travers le poste frontalier de Ras Jedir. Les différents établissements publics et privés ont été fermés ainsi que les locaux de commerce à l'exception des lycées pour permettre aux élèves de passer les épreuves du bac blanc. Le service des urgences de l'hôpital régional de Ben Guerdane et deux pharmacies sont restés ouverts, a constaté la corresponsante de la TAP dans la région. Le taux de participation à la grève a dépassé 99%, selon le président de l'ULT, Mohsen Lechiheb. Cette grève est un message transmis au gouvernement l'appelant à résoudre les problèmes de la région, notamment le chômage, a-t-il précisé. Les protestataires se sont rassemblés devant le siège de l'ULT pour organiser une marche qui a été annulée pour des raisons sécuritaires, a constaté la corresponsante de la TAP dans la région. Ils ont opté pour la formation d'une cellule de crise pour encadrer les mouvements de protestation et assurer un suivi des évènements dans la région. Reprendre l'activité dans les plus brefs délais Les protestataires appellent notamment à ouvrir le poste frontalier de Ras Jedir et à reprendre l'activité commerciale avec la Libye dans les plus brefs délais. Dans le cas contraire et si la reprise du trafic avec la Libye est tributaire d'une décision de la partie libyenne, les protestataires appellent dans ce cas à fermer le poste frontalier de Dhehiba. La situation à Ben Guerdane est qualifiée de catastrophique selon ses habitants qui prévoient d'autres mouvements de protestation en cas de non-satisfaction des revendications. Des appels ont été lancés pour transférer le mouvement de protestation vers le siège du gouvernorat, puis le siège de la présidence du gouvernement et de la présidence de la République avec une poursuite de fermeture des différents établissements financiers dont les recettes des finances, les bureaux de poste, et les banques. Depuis le début de la semaine, des mouvements de protestation ont marqué la ville de Ben Guerdane. Des protestataires avaient bloqué les artères principales de la ville avec des pneus en feu et avaient pris d'assaut le siège de la délégation par des protestataires pour contraindre le délégué de la région à quitter son bureau. Ces mouvements ont été organisés pour protester contre l'arrêt de l'activité commerciale dans la région après la fermeture du passage frontière de Ras Jedir. Champs pétrolifères à Tataouine : Mouvements de protestation Des mouvements de protestation ont été enregistrés dans des champs pétrolifères à Tataouine, pour revendiquer des droits à caractère social. Dans le champ pétrolifère de la société indonésienne Medco, une grève de trois jours a été observée par les ouvriers pour revendiquer le droit à une prime de rendement annuelle et une augmentation de salaire. A Oued Ezzar, un climat de tension règne dans le champ appartenant à la société italienne EMI à cause de la fixation d'une date précise pour discuter du problème de logement des ouvriers. Face à cette situation, des appels ont été lancés pour organiser des sit-in de deux heures par jour devant le siège de la société pour appeler à lancer des négociations. S'agissant des sociétés tunisiennes Sitep et Sodeps, les ouvriers menacent d'organiser une grève pour revendiquer une révision de la grille des salaires et revoir l'âge de départ à la retraite. En réaction à cet appel à la grève, le ministre de l'Energie et des Mines, Mongi Zarrouk, a appelé à planifier une séance de travail de conciliation au cours de la semaine prochaine, incitant ainsi l'Union régionale de travail à reporter la grève pour les 24, 25 et 26 courant.