Il faut former des compétences capables d'installer et d'assurer l'entretien et la maintenance des panneaux solaires L'énergie photovoltaïque représente l'une des alternatives les plus intéressantes à l'énergie fossile car elle permet de produire de l'électricité à partir du soleil sans recourir aux combustibles fossiles polluants et non renouvelables. Les avantages de l'énergie photovoltaïque sont nombreux : non polluante et peu coûteuse, elle est disponible à volonté dans les pays qui bénéficient d'un taux d'ensoleillement élevé. Le Maroc qui a compris qu'il pourrait tirer un énorme bénéfice de l'exploitation de l'énergie photovoltaïque a programmé, d'ici 2020, de construire dans la ville d'Ouarzazate quatre centrales électriques qui pourront produire 50% de l'électricité du pays, en recourant tout simplement à l'énergie provenant du soleil. Ainsi, 500.000 panneaux en verre inclinés ont-ils été installés sur une gigantesque superficie pour capter les rayons solaires. En Tunisie, malgré l'existence d'incitations et d'un plan solaire tunisien qui prévoit la production de 4.700 MW à l'horizon 2030, la production n'a pas dépassé 1.000 MW ces dernières années. Afin d'améliorer la qualité de l'installation des panneaux thermiques et photovoltaïques en Tunisie et vu l'importance de l'existence d'une main-d'œuvre qualifiée dans le domaine d'installation de panneaux photovoltaïques, le bureau de la coopération internationale allemande (GIZ) et l'entreprise tunisienne Biome Solar Industry ont appuyé la création d'un centre de formation intégrée dans la région de Béja. Cet établissement assurera des cycles de formation à tous ceux qui sont intéressés par les métiers du solaire thermique et voltaïque. Ce nouveau projet s'inscrit dans le cadre de la politique d'encouragement à l'utilisation de l'énergie solaire dans les secteurs résidentiel, industriel et tertiaire. Il n'est pas seulement question d'encourager l'utilisation de l'énergie photovoltaïque. Il faut également former des compétences qui peuvent installer et assurer l'entretien et la maintenances des panneaux photovoltaïques. «Avec ce centre, nous soutenons la vision d'améliorer la qualité des installations et des services du marché solaire en Tunisie», a relevé M. Ahmed Ernez, Président-Directeur Général de l'une des plus grandes entreprises de fabrication de chauffe-eau solaires (CES) dans le pays. «Le fait que le centre soit installé à Béja assure une formation très pratique des futurs apprenants», a-t-il ajouté. Le centre a ouvert ses portes, le mercredi dernier, en présence de M. Mongi Zarrouk, ministre de l'Energie et des Mines et de M. Andreas Reinicke, ambassadeur de la République Fédérale d'Allemagne. «Les capacités humaines sont la clé pour un développement durable du marché solaire», a affirmé, à son tour, M. Arne Schweinfurth, Chef de projet Développement du marché solaire (DMS) de la GIZ. Les cours dans le centre débuteront en été. Le bureau de la coopération internationale allemande a investi environ 200.000 dinars et a fourni les équipements de l'établissement. Outre le soutien financier et technique, la GIZ prévoit également d'accompagner la mise en place de la formation en mettant à la disposition du centre une expertise internationale. Secteur public : gaspiller moins d'énergie Le secteur public en Tunisie consomme beaucoup d'énergie. En chiffres, cette consommation représente un tiers de la consommation totale d'énergie dans le secteur tertiaire, ce qui est considérable. Afin de rationaliser la consommation d'énergie dans l'administration publique, une stratégie est prévue afin de limiter les obstacles d'ordre institutionnel, réglementaire et financier qui constituent un frein à la mise en place d'un programme de rationalisation et de maîtrise de l'énergie dans les administrations publiques. Une conférence a été prévue sur ce thème. Jusqu'ici, aucun programme structurel n'a été mis en place. Seules des actions ponctuelles ont été organisées (formation de responsables énergie, organisation de séminaires d'information...) pour sensibiliser les acteurs impliqués à la nécessité de rationaliser l'utilisation de l'énergie dans l'administration publique. Une facture énergétique de plus en plus élevée pose l'urgence de renforcer la politique de maîtrise de l'énergie adoptée par la Tunisie il y a plus de trente ans. Il y a lieu de souligner, à ce propos, qu'une stratégie de transition énergétique a été mise en place en 2014. Elle prévoit notamment une utilisation plus grande des énergies renouvelables et une meilleure exploitation des gisements actuels. Il faudra, à l'horizon 2030, réduire considérablement la demande énergétique et produire plus d'électricité à partir des différents types d'énergies renouvelables. I.H.