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Ali Khélil, entraîneur formateur, ancien directeur technique de la JSK : «Pour l'augmentation des heures d'entraînement» Dossier : Sait-on former des sportifs de haut niveau ? (Partie 1 — Foot-ball)
Ali Khélil, à la fois confiant et serein comme à son habitude, nous parle de son parcours à la tête de la direction technique de la JSK, de l'apport des nouvelles stratégies de travail, des insuffisances de la formation des jeunes pour une carrière brillante à l'échelle nationale. «En dépit de l'amélioration des conditions d'entraînement des jeunes talents par l'augmentation du nombre de terrains synthétiques et d'académies de formation des jeunes, nous remarquons une régression du niveau technique et athlétique des joueurs. J'ai essayé tant bien que mal, dès mon arrivée à la direction technique de la JSK, d'entamer un programme de travail ambitieux pour assister les jeunes talents afin de les retrouver avec les seniors; il s'agissait d'augmenter le volume horaire des entraînements dans les différentes catégories. La fréquence des entraînements au cours de la période de préformation est satisfaisante. En revanche, pendant la période de formation, le joueur manque de travail minutieux. L'augmentation des heures d'entraînement nous permettra d'aborder un rythme de joueurs professionnels. En effet, assurer huit séances d'entraînement par semaine nous permettra d'avoir des joueurs doués de qualités techniques, puissants et rapides. Nous avons remarqué au cours des dernières années que plusieurs joueurs possèdent des qualités techniques; toutefois, ils manquent de régularité au finish. Ce qui est important, c'est l'harmonie entre le technique et l'athlétique. Ce changement est accompagné d'un suivi gastronomique et du respect des normes du régime alimentaire des jeunes. Cependant, l'irrégularité du travail de certains entraîneurs, associée à l'absence de ressources matérielles et à l'indisponibilité de terrains convenables pour les entraînements, a beaucoup affecté le rendement des jeunes joueurs». Le souci des résultats est un handicap pour la formation. Un jeune joueur se trouve lancé avec les seniors seulement parce qu'il est talentueux, sans prendre l'avis du directeur technique. Sa formation est inachevée. «C'est important de préparer un programme spécifique pour assurer la réussite des jeunes talents dans l'avenir. Les jeunes en Tunisie sont doués, ils possèdent des qualités techniques respectables. Toutefois, ce qui leur manque, c'est la bonne gestion de l'effectif et l'amélioration des conditions de travail. Les petits clubs en Tunisie, comme la JSK, sont capables d'enfanter des talents comme Dhaouadi, Chermiti, Yaâkoubi, Khélil et d'autres. C'est grâce à un travail spécifique et bien organisé qu'ils auront plus de possibilités de briller dans l'avenir. La plupart des entraîneurs des jeunes ont eu une carrière respectable comme joueurs, ils font partie de l'actuel staff technique des jeunes. Cependant, ils ont besoin de formation et de contact avec des entraîneurs bien racés dans la formation des jeunes. Avec Belhassen Malouche et Roger Lemerre, nous avons eu un suivi régulier de notre travail et nous avons tiré profit de leur expérience. Leur présence nous a été utile, dans la mesure où ils nous ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour l'innovation des méthodes de travail par les formations et les stages. Mais cela n'a pas duré. Actuellement, nous formons de jeunes joueurs par de jeunes entraîneurs. Ce travail demande beaucoup de patience et d'organisation. Quelques clubs en Tunisie en sont conscients, ils recrutent des techniciens étrangers pour assurer un travail étudié aux jeunes joueurs. Former des joueurs de haut niveau est associé à la volonté des institutions et à l'accompagnement des jeunes. La direction nationale doit revoir sa stratégie, assurer plus de régularité dans la formation des entraîneurs, assurer le suivi de leurs travaux même avec des inspections».