L'ARP a ouvert ses portes hier à la société civile dans une journée qui a vu l'intervention de plusieurs représentants d'associations et d'experts parlementaires étrangers sous le slogan «Partenaires au service de la nation et des citoyens». Beaucoup ont été frustrés par l'absence des députés lors de la rencontre L'Assemblée des représentants du peuple a ouvert ses portes hier à la société civile dans une journée qui a vu l'intervention de plusieurs représentants d'associations et d'experts parlementaires étrangers, sous la direction du modérateur Anouar Moalla et sous le slogan «Partenaires au service de la nation et des citoyens». Ils étaient tous là, de l'association Bawsala, qui travaille depuis plusieurs années sur la question parlementaire, aux associations locales venues du fin fond de la Tunisie. Ils étaient tous là sauf les députés, qui étaient, à l'exception de quelques-uns, aux abonnées absents. Lors de son intervention, le président de l'Assemblée, Mohamed Ennaceur, a insisté sur l'importance du rôle de la société civile qui doit s'ériger en véritable force de proposition. Il a également appelé à ce qu'une série de rencontres, comme celle d'hier, soit organisée pour discuter «des principaux sujets d'actualité qui préoccupent l'opinion publique». Pour sa part, la députée Lamia Mlayah, assesseur du président chargée de la société civile et de la relation avec les citoyens, a insisté sur l'importance de la société civile dans la mise en place des institutions. Lors de son allocution, Daniel Disand, expert parlementaire tout droit venu du Canada, a expliqué que l'importance de la société civile dans son pays a pris tout son sens à partir des années 1960 au lendemain de ce qu'il a appelé «la révolution tranquille», lorsque l'Etat a repris la main sur l'ensemble des activités nationales qui étaient parfois sous la coupe d'organisations religieuses. En effet, lorsque l'Etat s'est vu investi de toutes les responsabilités, il a compris que la société civile pouvait l'aider à satisfaire l'ensemble des demandes incessantes des citoyens. Cependant, Daniel Disand explique qu'au Canada, la relation entre politiciens et société civile est interactive. «Si les politiques organisent des consultations pour écouter la société civile, il n'est pas rare que les organisations de la société mettent en place des consultations avec les politiques pour les écouter sur un certain nombre de sujets», a-t-il déclaré. Urmo Cooper, expert parlementaire estonien, a indiqué que son pays a connu une transition démocratique similaire à celle de la Tunisie dans les années 1990. Lui qui a participé à l'émergence d'une société civile en Estonie a appelé, lors de son allocution, les différents intervenants à garder à l'esprit trois points qu'il considère importants : «D'abord, dit-il, le respect mutuel entre des partenaires égaux, ensuite, l'acceptation des différences de points de vue et enfin, l'engagement dans une culture d'écoute et là, c'est un processus interminable qui tend à améliorer constamment les bonnes pratiques». Les représentants de la société civile ont soulevé de leurs côté plusieurs problématiques liées à leurs conditions et à leur travail sur le terrain. Parmi les principales problématiques, la question du financement public qui, selon certains intervenants, «obéit à des logiques de clientélisme politique». Certains se sont également plaints du favoritisme à l'égard des associations présentes avant la révolution et la marginalisation des nouvelles organisations. L'association Bawsala a estimé quant à elle que peu de choses ont changé depuis quelques années puisque le rôle de la société civile n'a pas encore été défini et organisé.