De notre envoyé spécial à Lusaka, Anis SOUADI Le nouvel agenda que propose la BAD pour l'Afrique, bien qu'ambitieux, semble quelque peu idéaliste : le raccordement de 200 millions de personnes à l'électricité, la création de 25 millions d'emplois et la formation de 50 millions de jeunes restent des enjeux trop compliqués même si l'Afrique dispose d‘un potentiel impressionnant Le constat dressé par la BAD lors de ses 51es assemblées annuelles, qui se tiennent du 23 au 27 mai 2016 à lusaka, en présence de 5.000 participants, est alarmant : l'Afrique est le temple des inégalités socio-économiques, des écarts frustrants et des injustices. Mais ce qui attriste le plus, c'est que ces défaillances s'étendent rapidement pour toucher ainsi les questions stratégiques, vitales même. Aujourd'hui on parle de malnutrition et surtout d‘accès impossibles aux énergies, l'électricité notamment. Et ce n'est pas un hasard si la BAD a choisi comme thème pour ses assises 2016 l'énergie et les changements climatiques. Deux questions urgentes et prioritaires, surtout que, selon les dernières statistiques, 600 millioms de personnes en Afrique n'ont pas encore accès à l'électricité, ce qui handicape sérieusement leur développement. Ce déficit énergétique est totalement inadmissible car, estime le président de la BAD, Akinwumi Adesina, l‘Afrique dispose d'un potentiel illimité en ressources solaires, éoliennes, hydroélectriques et géothermiques. De ce fait, affirme-t-il, il n ‘est plus de choix aujourd'hui que de libérer ce potentiel, à la fois classique et renouvelable. Reste que pour réussir ce pari, faut-il encore trouver les bonnes formules et mettre en application les programmes indiqués. Il faut reconnaître justement que la question énergétique se place aujourd'hui comme une solution à tous les problèmes du continent. Le président de la BAD disait en janvier dernier que l'Afrique a du mal a exploiter tout son potentiel économique et à transformer une croissance économique forte mais inégale en transformation économique bien ancrée et bénéficiant à tous. L'énergie est la clé de cette transformation. De leur côte, les changements climatiques et leur mauvaise gestion constituent une menace sérieuse pour les populations du continent. Il est absolument urgent donc de revoir en profondeur ce problème à la faveur de tout un plan d'action efficace, collectif et responsable En plus de ces deux questions stratégiques, les assemblées de la BAD se proposent cette année d'identifier un nouveau modèle de développement pour l'Afrique. Un nouvel agenda qu'on espère efficace et concret. Le nouveau plan d‘action, comme on l‘a noté dans le rapport officiel relatif à ces assises, devrait concerner cinq objectifs prioritaires : éclairer l‘Afrique, la nourrir, l'industrialiser, l'intégrer et améliorer la qualité de vie des populations. Au concret, il s agit de la création de 200 millions de raccordements à l'électricité d'ici 10 ans, de la bonne maîtrise et la gestion des changements climatiques,et de la concrétisation de la nouvelle stratégie «Nourrir l'Afrique», qui sera lancée officiellement lors de ces assises. Il s'agit aussi de la création de 25 millions d'emplois en 10 ans et la formation de 50 millions de jeunes d'ici 2026. Trop d‘objectifs complexes.