Sept femmes exposent leurs œuvres à la galerie Bel Art. Des œuvres pleines de fraîcheur et de tunisianité dans leur version la plus féminine... L'exposition porte le nom de «Harmonie» et elle présente une trentaine de tableaux de femmes qui viennent de différents horizons de la médecine à l'enseignement supérieur. Elles s'appellent : Houda Ben Mufti Bennacer, Ouassila Kammoun Mhiri, Inès Berrhouma Mzabi, Ouarda Cahouch Yedes, Rafika Khiari Chebbi, Tayssir Toumi Kerkeni et Nadia Mhiri Ben Rhouma et elles ont pour mentor Tarek Fakhfakh. Dans cette exposition, il y a une constante qui relie tous ces tableaux et met en avant l'âme féminine tunisienne qui constitue le moteur de ce voyage artistique : les couleurs d'un chromatisme extraordinairement festif et les thèmes qui empruntent aux images de notre patrimoine et de notre «Tunisianité». En effet, même si les exposantes s'échappent vers des pianos, des contrebasses ou des natures mortes, elles ont toutes un «souk aux céréales (Ouassila Kammoun Mhiri), une fantasia (Inès Ben Rhouma Mzabi) ou un Bab Souika (Houda Ben Mufti Bennacer). La nostalgie y est certes de ces temps où là Tunisie vivait son âge d'or, mais il y a surtout la volonté exprimée ou pas, consciente ou inconsciente de la part de ces femmes (aussi modernes et éclectiques) d'être des gardiennes de la mémoire de ce pays qui les a tant bercées. Elles ont même une note de fierté lorsqu'elles en parlent. C'est comme si elles avaient voulu célébrer par leurs œuvres une note qu'on ne retrouve malheureusement plus. Mais qu'importe ! Les couleurs sont là et elles sont dans cette célébration de la volonté de vivre, de la féminité et du mouvement. «Nous sommes un groupe de femmes qui évolue dans le même atelier, dit Houda Ben Mufti Bennacer, nous venons de divers horizons, mais ce qui nous li, c'est l'amour de la peinture qui constitue pour nous une manière originale de nous exprimer. Toute cette exposition est basée sur le dessin. Pour nous, il constitue l'acte fondamental de tout travail artistique. Je pense que nous avons des émotions esthétiques à partager et nous le faisons à travers cette exposition». Pour Inès Berrhouma Mzabi, les couleurs sont une aventure parfois difficile à mener quant aux thèmes choisis, elles ne constituent pas pour elle une nécessité ou une urgence, c'est plutôt la voix de l'émotion qui les lui dicte. «J'essaie de ne pas tomber non plus dans la répétition chromatique, c'est pour cela que je joue aussi sur les monochromes par exemple». Ouarda Chaouch Yedes est aussi une vagabonde de la thématique. Ses tableaux ratissent large de l'Afrique aux danseuses européennes mais elle a opté aussi pour une couturière. «En effet, cette couturière sur sa machine est une réminiscence de ma famille dit-elle. Dans ma peinture, J'essaie toujours de fuir les couleurs crues et classiques...J'essaie d'inventer». Même si elle a une préférence pour les glaïeuls, Ouassila Kammoun Mhiri à peint une leçon de piano. «C'est un tableau que j'apprécie particulièrement, dit-elle, tout comme j'apprécie la musique, mais c'est aussi un thème qui tranche avec les autres parce que ma peinture n'est pas liée à un objet particulier, mais elle est fille de ces instants qui nous inspirent et qui dirigent parfois notre pinceau». On retrouvera également deux belles aquarelles de Tayssir Toumi Kerkeni : «J'ai fait beaucoup d'aquarelles, dit-elle, mais je n'en avais exposé que deux, c'est un art très difficile car il nécessite beaucoup de précision et de concentration».