Il ne se passe presque pas un jour sans que le Syndicat général de l'enseignement secondaire ne lance une bombe (à retardement) et ne tire à boulets rouges sur le ministère de tutelle et celui de la Jeunesse et des Sports Lors d'une conférence de presse, tenue hier matin au siège de l'Ugtt à Tunis, son secrétaire général, M. Lassâad Yaâcoubi, n'a pas baissé d'un ton ses menaces habituelles, d'une éventuelle escalade si l'accord du 6 avril 2015 et les procès-verbaux qui en sont issus jusqu'au 1er février dernier n'étaient pas mis en application. Selon Yâacoubi, les négociations qui ont, déjà, trainé depuis 2013 sur les revendications professionnelles et matérielles propres aux enseignants d'éducation physique sont, hélas, dans une impasse. « Aucun article des différents accords de principe n'a été concrétisé, en ce qui concerne l'octroi des indemnités financières, la promotion de grades ou l'amendement du statut de professeur de sport...Il y a aussi d'autres rémunérations jusqu'ici gelées, alors qu'on a convenu de les rembourser en mars 2016», a-t-il affirmé. Et de hausser le ton, indiquant que le semblant argumentaire dont s'est servi, à maintes reprises, le ministère de la Jeunesse et des Sports pour ne pas honorer ses engagements ne tient plus la route. Ben Dhia dans le collimateur... « Ce n'est, en fait, qu'une fausse note dans la continuité... Aujourd'hui, il n'est plus question d'attendre encore plus...», rétorque-t-il. C'est que, rappelle-t-il, malgré toutes les initiatives de dialogue et d'échange que le syndicat avait engagées dans le sens d'aboutir à un accord consensuel, le ministre Ben Dhia n'a pas tenu ses paroles, continuant sa fuite en avant. Face à cet imbroglio, le Syndicat général de l'enseignement secondaire s'en remet à la décision déjà prise le 9 de ce mois : la retenue des registres des notes pour toutes les matières, toutes classes confondues, sauf celles de la neuvième et du baccalauréat, compte tenu de l'importance de leurs examens finaux. Il faut dire que le calendrier des examens, de la correction des épreuves et leur remise aux élèves sera maintenu comme prévu. Reste que les notes ne seront pas déposées à l'administration scolaire, si le ministère refuse de répondre à l'appel. Ce qui pourrait impacter le passage de classe, et par ricochet déstabiliser la prochaine rentrée scolaire, prévient M. Yaâkoubi. ... Jalloul aussi Le syndicaliste n'a cessé de lancer des critiques virulentes à l'encontre de Maher Ben Dhia, ministre de la Jeunesse et des Sports. Il prétend avoir des documents qui font preuve de corruption au sein de son ministère. D'après lui, il s'agit d'un nombre de nominations suspectées et de dossiers louches. Il accuse franchement le commissariat régional de l'Ariana. Bien que les accords avec le ministère de l'Education aient été, tous, honorés, M. Neji Jalloul est, lui aussi, dans le collimateur. Le Syndicat général de l'enseignement secondaire ne cesse de lui remonter les bretelles pour avoir mal conduit le processus de réforme éducative. « Processus dont on a été, carrément, écarté.. », déplore-t-il, dénonçant les déclarations jugées fracassantes émanant du ministre visé, lesquelles déclarations ont suscité la polémique. L'annonce de fermeture des écoles techniques de base en est une que le syndicat considère comme un crime intolérable, touchant quelque 300 écoles où exercent plus de 6 mille enseignants. Alors qu'une telle formation a fait preuve, au fil des années précédentes, en termes de compétences professionnelles facilement intégrées dans le marché du travail. Tout comme en Finlande ou au Danemark, l'enseignement technique est en vogue, représentant 40% des orientations. « Le ministre de l'Education semble improviser les procédures de réformes, sans tenir compte des vrais besoins pressants... Il ne fait qu'appliquer à la lettre ce qui lui a été demandé par la Banque mondiale en la matière», estime-t-il. Et de conclure, sur un air de colère : «Cette version de réforme ne doit jamais passer ainsi. Et ce qui se décide dans les coulisses, sur instructions de Nida Tounès, n'aura pas d'avenir... ».