La réalisation du projet du métro léger, un rêve caressé depuis belle lurette mais maintes fois renvoyé aux calendes grecques, vient d'être mis sur les rails avec l'installation d'un conseil d'administration pour la Société du métro léger. Le projet du métro léger de Sfax a pour vocation de contribuer de façon efficace à la modernisation des réseaux de transport. Sa réussite étant tributaire de la qualité de la contribution et de la synergie entre les différents intervenants, le gouverneur de Sfax a exhorté les directions régionales à s'y impliquer avec le sérieux requis notamment en facilitant la tâche au conseil d'administration afin que les travaux s'achèvent dans les délais impartis. De son côté, le nouveau PDG de la société a indiqué que la société du métro léger à Sfax avait été créée en vertu d'un décret du gouvernement en date du 25 juillet 2015 pour veiller à la réalisation du réseau de transport sur des sites propres à Sfax et sa banlieue, à son développement et à sa mise en service commercial. Données techniques Le réseau de transport collectif formé de cinq lignes, soit deux lignes de métro et trois lignes de bus rapides s'étend sur une distance de 70 km, sachant que les coûts prévisionnels de la réalisation du projet, prévue en quatre étapes, s'élèvent à environ 2 millions de dinars. La première étape verra, en 2021, la réalisation de la première section de ligne de métro, longue de 13,5 km sur un total de 22,8 km. Au cours de la même étape, il sera procédé à l'aménagement des autres sites destinés à la modernisation du transport par bus. Les mêmes sites intégreront par la suite les lignes projetées dans le cadre du réseau programmé, moyennant une enveloppe de l'ordre de 540 000 dinars. La deuxième étape prévue pour 2024 verra la réalisation d'un tronçon de la deuxième ligne du métro sur une distance de 7,8 km, moyennant un budget de 270 mille dinars. Au cours de la troisième étape prévue pour 2027, on procédera à l'achèvement de la réalisation de la ligne du métro qui va desservir la cité El Ouns, banlieue nord, moyennant une enveloppe de 200 000 dinars. La quatrième étape prévue pour 2031 verra l'achèvement de l'extension des deux lignes de métro ainsi que la réalisation des lignes destinées aux bus à grande vitesse sur une longueur de 36,5 km. Budget prévisionnel : 925 mille dinars. Le réseau du métro de Sfax comprend également deux autres lignes ,la première reliant la route de Téniour à la route de l'Aérodrome en passant par le centre-ville et la route de Soukra sur une distance de 22,8 km. Par contre, la deuxième ligne reliera les routes de Gremda au centre-ville sur un trajet de 10,7 km. Pour ce qui est des bus à grande vitesse, le réseau comprendra trois lignes dont la première reliera la route de Sidi Mansour au centre-ville puis la route des Gabès, sur une distance de 22,9 km, tandis que la deuxième ligne reliera la route de Menzel Chaker au centre-ville, alors que la troisième ligne reliera la route de Mahdia au centre-ville. De mal en pis En attendant la mise en place effective des deux modes de transport en site propre, le mal chronique de la congestion de la circulation continuera, certainement, à gagner en acuité dans les années à venir, vu la densité de la circulation sur les radiales, la saturation des carrefours, les encombrements occasionnés par le stationnement anarchique, le nombre réduit des lignes de la Soretras ( Société régionale des transports de Sfax), la dégradation de la vitesse commerciale des autobus, et surtout la convergence des radiales vers une seule embouchure, en l'occurrence, le centre-ville, point névralgique, étant le siège administratif et financier en même temps que le pivot des activités commerciales et industrielles. Quand on sait que la ville de Sfax est confrontée à l'étalement urbain le plus important du pays, que le parc roulant de la Soretras souffre de vétusté et que la société accuse un déficit chronique, il est aisé d'imaginer les multiples handicaps qui empêchent le décollage du secteur du transport collectif public et les répercussions de la situation sur le développement de la région.