Par M'hamed JAIBI Le syndicat de l'enseignement secondaire ne cesse de s'illustrer par une attitude et des propos discourtois à l'égard du ministère de tutelle. Sa décision de ne pas remettre les notes, notamment, représente un manquement flagrant et injustifiable au contrat de travail liant individuellement les enseignants à leur employeur qui est ici l'Etat. Et c'est également, solidairement, un manquement caractérisé à l'égard de l'intérêt national et celui des jeunes générations qui sont notre futur. Tourner le dos aux menaces Les menaces et le chantage ne sont aucunement une forme de militantisme honorable pour un syndicat qui se dit démocratique et se veut moderne. Comment donc la centrale syndicale patriotique de Farhat Hached peut-elle se permettre de s'adonner, pour un oui pour un non, à de telles pratiques dévalorisantes. Ces menaces de boycott tantôt total tantôt partiel des examens nous proviennent d'un malheureux bras de fer qui avait opposé, du temps de Ben Ali, le ministère de l'Enseignement supérieur au syndicat des enseignants universitaires. Or, les dirigeants syndicalistes de l'époque le désavouent désormais comme recours, et la situation du pays a radicalement changé puisque nous vivons maintenant dans une République démocratique dont il faut respecter la souveraineté populaire et les institutions représentatives. Abassi en pompier La campagne de pompier que mène, à chaque fois, Houcine Abassi pour tenter d'éteindre les flammes injustifiées de syndicalistes sectoriels en mal de pouvoir n'a pas lieu d'être et ne réussira pas à imposer au pays ces diktats répétés qui l'affaiblissent, le déconcentrent et affaiblissent son attractivité. Surtout pas en criant «au loup !» sous la forme d'une triste désolation face à ce qu'il appelle la «diabolisation de l'Ugtt». Car les seuls à diaboliser l'Ugtt, ce sont certains syndicalistes intransigeants dans certains secteurs, par leurs revendications et exigences irraisonnées et leurs défis répétés à l'autorité légitime de l'Etat démocratique. La nécessaire réforme des caisses Même ton menaçant à propos de la nécessaire réforme des caisses sociales. Du temps du précédent ministre, la centrale refusait le report volontaire optionnel de l'âge de la retraite à 62 ou 65 ans, affirmant ne vouloir négocier que sur la base des 62 ans avec mille et une conditions. Avec le ministre actuel, la centrale refuse les 62 ans d'office et s'attache à l'ancien scénario...sinon ! Il faut se le dire et s'en convaincre, le pays titube et est sérieusement menacé de banqueroute. Et les marchandages et surenchères ne sont plus de saison. Surtout de la part d'un syndicat patriotique qui s'enorgueillit de porter haut l'étendard national, qui a été un acteur du Dialogue national mondialement couronné et qui prône la participation, la solidarité et la paix sociale. Pour son sauvetage, la Tunisie a besoin de l'engagement de tous. D'un militantisme national solidaire. D'un syndicalisme engagé dans la bataille.