Vendredi 27 mai, les habitués du marché Bab El Fellah se sont retrouvés avec Béji Caïd Essebsi venu voir où en sont les choses dans cette zone populaire au cœur de la capitale, à une semaine du mois de Ramadan On ne sait pas si la campagne de propreté qui a ciblé, hier, le marché Bab El Fellah à la capitale sous la supervision personnelle du ministre de l'Environnement, Néjib Derouiche, était programmée ou si elle intervient à la suite de la visite surprise effectuée, vendredi 27 mai, par le président Béji Caïd Essebsi au même marché. En tout état de cause, les citoyens de la zone de Bab El Fellah qui ont accueilli «Bajbouj» à bras ouverts, les clients du marché et les marchands qui ont sorti ce qu'ils avaient sur le cœur pour ce qui est de l'insalubrité régnant dans le marché ont été payés cash pour leur franchise et leur courage de dire crûment au chef de l'Etat : «Notre marché a besoin d'un coup de balai salutaire, la municipalité ne nous écoute pas et les services du ministère de l'Environnement ont d'autres priorités et leurs promesses, que nous avons fini par ne plus demander, sont restées des paroles, rien que des paroles». Vendredi, quand Béji Caïd Essebsi a débarqué au marché et que les citoyens faisant leurs emplettes ont découvert soudain que Bajbouj était parmi eux se promenant entre les étals, discutant avec les marchands et tâtant les fruits et légumes comme un citoyen ordinaire décidé à acheter le meilleur produit possible en évitant au maximum les tours des vendeurs, il y avait comme un moment d'émotion partagé et de retrouvailles familières entre un homme qui réside aujourd'hui à Carthage mais qui n'a jamais quitté, dans son esprit, Bab Lakouess, d'une part, et des Tunisiens et des Tunisiennes, d'autre part, qui savent au fond d'eux-mêmes que Bajbouj est toujours proche d'eux, qu'il vit leurs problèmes et préoccupations quotidiens et qu'il est déterminé à concrétiser ses promesses de faire en sorte que chaque citoyen ait sa part de joie et de bonheur et aussi son droit à vivre dignement dans la Tunisie post-révolution. Et vivre dans la dignité signifie évoluer dans un milieu sain et salubre, faire ses commissions dans un marché propre et acheter les produits dont on a besoin à des prix abordables, des produits qu'on emporte chez soi en étant convaincu qu'on n'a pas été floué par des marchands roublards. Vendredi, Béji Caïd Essebsi est allé à la rencontre directe de ces Tunisiens qui sont fatigués des querelles interminables divisant les politiciens de l‘avant-révolution et de l'après-révolution, qui ont faim de retrouver un politicien qui les écoute, leur promet le possible et le réalisable et parle, surtout, leur langage, celui de la vérité, de la sincérité. Et Si El Béji, connu pour son franc-parler, ses réparties populaires, ses plaisanteries et ses petites phrases ironiques, mais appréciées même par ceux qui en sont la cible, a été, encore une fois, à la mesure de ce qu'on attend de lui : un discours qui rassure, qui reconnaît les difficultés de parcours, qui rassemble pour que l'on surmonte ces mêmes difficultés ensemble, qui s'adresse aux sceptiques pour leur dire qu'ils ne pourront sortir de leur scepticisme qu'en se débarrassant par eux-mêmes de leurs démons, et qui lance, enfin, un message simple : «Nous avons réalisé ensemble beaucoup. Mais l'aventure se poursuit et nous avons encore beaucoup à faire». Pour mériter de la révolution, pour mériter de la citoyennetés tunisienne, pour mériter de l'honneur de bâtir la Tunisie démocratique, il faut persévérer dans la voie du don de soi, du dévouement et du travail. «Les daechistes, les ennemis de la civilisation, les apôtres de la haine et de la violence, nous les vaincrons par le travail et rien que le travail», tel est le message que Béji Caïd Essebsi ne se lasse jamais de répéter.