Les Etoilés sont envahis par un sentiment de frustration, même si la Stayda n'a pas baissé les bras jusqu'à la fin. L'entraîneur Faouzi Benzarti n'en croyait pas ses yeux. L'arbitre allait siffler la fin de la rencontre, et voilà que Hamza Hadda surgit, reçoit un centre parfait de Mohamed Ben Tarcha et marque le but égalisateur. Pure coïncidence, tous deux sont venus au SG sous forme de prêt, le premier du CSS et le second de l'EST; et par ce but, ils redonnent espoir à leurs ex-équipes dans la course pour le titre. Pour le coach étoilé, qui a toujours été un gagneur et qui n'apprécie jamais ce genre de surprise, la pilule est dure à avaler même si son équipe n'a pas perdu son fauteuil de leader et demeure la plus proche de la ligne d'arrivée et le grand favori pour le titre puisque son destin est toujours entre ses mains. «Ce match nul et ces deux points perdus nous ramènent sur terre maintenant et avant qu'il ne soit trop tard pour nous rappeler que rien n'est encore joué, tente d'expliquer l'entraîneur assistant Ridha Jeddi, tout en cachant une certaine amertume. Cela nous permettra de ne pas prendre désormais les choses à la légère et de veiller à tous les détails dans la préparation et la gestion de nos deux derniers matches devant EGSG et l'ASM». Cet aveu d'échec à peine voilé dans la gestion d'une rencontre importante et la conservation des trois points d'une victoire qui semblait acquise ne doit pas entacher le mérite d'une équipe gabésienne qui a su revenir au score et ne pas capituler avant l'heure malgré son infériorité numérique et un cumul de fatigue dans les jambes. «C'est pour leur discipline tactique que je félicite mes joueurs, déclare Lassaâd Dridi. Leur abnégation a été admirable dans l'application des consignes défensives avec une charnière centrale à trois renforcée pour l'occasion par Hamza Jelassi et un entrejeu qui a su non pas annihiler complètement mais du moins atténuer largement le travail de créativité et d'amorce des actions offensives. Leur succès a été aussi au niveau mental car à 10 contre 11 et bien que physiquement éprouvés pour ne pas dire exténués, mes joueurs n'ont pas lâché et ont été récompensés de leurs efforts par le but égalisateur de Hadda dans le temps additionnel». Le technicien de la «Stayda» a le droit de se vanter du retour inespéré, voire miraculeux de ses protégés. Concernant l'Etoile, l'absence de cinq joueurs clés: Hamdi Neguez, Ammar Jemal, Aleya Brigui, Frank Kom et Iheb Msakni lui a fait perdre ses principaux repères sur le terrain et a beaucoup affaibli son potentiel offensif, notamment sur le couloir droit, toujours actif et dominant. Plus que vulnérable, cette Etoile amoindrie était prenable. Pas d'occasions de but nettes, mais quelques essais éparpillés et la solution vient des pieds de Hamza Lahmar sur balle arrêtée et du sens du but de Akaïchi qui ne badine pas avec les erreurs des gardiens de but, comme celle commise par Slim Rebaï. Faouzi Benzarti n'a peut-être pas vu juste, en s'empressant de sortir son buteur et en cédant à un sentiment de suffisance avec un retour au 4-2-3-1 pour protéger la mince avance d'un but plutôt que de tuer le match. Il est vrai qu'après l'expulsion de Aymen Kthiri, les chances des Gabésiens de revenir dans le match étaient très faibles. Mais le charme du football, c'est qu'on n'est jamais à l'abri et que tout peut arriver. L'Etoile l'a appris à ses dépens et la pression revient dans son camp. Le SG peut s'estimer heureux de ce point glané à la toute dernière minute.