L'arrivée de Lotfi Sebti à la barre technique et la seconde jeunesse de Nabil Missaoui ont propulsé les Béjaois parmi l'élite Sans les Cigognes, la Ligue 1 parait orpheline. Ce sont les spécialistes qui l'affirment, eux qui apprécient la qualité du jeu et la grande passion que sait transmettre l'Olympique de Béja depuis plus de trois décennies, soit depuis 1985, date de sa première accession. L'entraîneur, adjoint, Nabil Bechaouch, attaquant de la belle époque qui valut deux coupes au club de la capitale sucrière (1993 et 2010), nous disait bien avant le démarrage du play-off que «la place naturelle de l'OB était la L1». Pourtant, dans la foulée de son devancier, l'exercice 2015-2016 a commencé dans la difficulté et les interrogations. Cinq points lors des sept premières journées: le bilan avait de quoi inquiéter les fans «rouge et blanc» d'autant plus qu'un premier remaniement technique survenait dans la foulée. Mokhtar Arfaoui a relevé un autre enfant du club, Hedi Mokrani, lequel allait rebondir du côté de l'AS Gabès avec lequel il réussira d'ailleurs l'accession. Et puis, soudain, comme un clin d'œil de la providence, l'OB gagne son évocation contre le joueur du SC Ben Arous, Haythem Gloulou, ce qui le relance au classement du groupe A. Vint ensuite le déclic avec le débarquement de Lotfi Sebti, en provenance de l'Union Sportive de Ben Guerdane qu'il propulsa de la D4 à la L1 ! Nul n'est prophète chez soi. Arfaoui l'apprit à ses dépens, Sebti donnant une démonstration éclatante que l'Olympique recelait de grosses potentialités qui n'avaient pas été mises en valeur puisqu'il se traînait en queue de peloton avec EM Mahdia. «J'essaie de positiver» En attaquant la phase la plus importante, celle du play-off, l'ancien entraîneur de Ben Guerdane devait faire face aux sceptiques, et ils étaient nombreux, faut-il l'avouer. «J'ai toujours tenté de positiver, c'est ma démarche, nous explique-t-il. J'ai dit à mes joueurs: ne peuvent rester que ceux qui croient fermement à l'objectif de l'accession, les autres peuvent partir s'ils le veulent. J'ai trouvé une adhésion totale. Malgré un début de play-off poussif (une défaite athome contre Tataouine, un nul chez Hammamet et contre l'AS Gabès à domicile, dernière place après 3 journées avec 2 points seulement), nous avons su par la suite mettre le turbo.La préparation n'a pas été au départ judicieuse, certains joueurs venaient de débarquer. On l'a payé cash dans la première phase du PO. Puis, la montée en puissance qui se traduisit par 15 buts marqués (contre 11 concédés) dans le mini-championnat pour l'accession. Nous avions un problème en défense avec la blessure de Abdessalam Bouhouch. Nous avons dû serrer les boulons, livrant quatre rencontres sans concéder le moindre but. En parallèle, il nous a fallu nous adapter à tous les genres d'attaque: placée, rapide, le contre, balles arrêtées. Fakhri Amdouni, Najah Hamadi, Oussama Amdouni... ont de la qualité. Globalement, l'effectif avait principalement une tendance offensive. Un atout qu'il était nécessaire de savoir gérer. Les attaquants étaient montés subitement en puissance: Nabil Missaoui n'avait réussi dans la première phase de la saison que 4 buts, il allait en ajouter 14 au play-off. Oussama Amdouni passe de 2 à 9 réalisations. Fakhri Amdouni, resté muet au terme de la première phase, trouve le déclic et termine sa saison avec 6 buts. Bref, le message était passé. Les joueurs ont retrouvé la confiance.Leur application a permis une performance à laquelle peu de gens croyaient au départ» *«Missaoui va continuer avec nous» Enfin, comment ne pas évoquer avec le stratège nordiste l'avenir du leader du groupe, Nabil Missaoui qui, à 37 ans, a réussi le tour de force de planter 18 buts cette saison et de terminer à la première place du classement des buteurs de la L2. Un papy qui se porte comme un charme, retrouvant une seconde jeunesse. «L'apport de Missaoui dépasse l'aspect purement technique, c'est la locomotive du groupe, se réjouit Sebti. Il reste très important au niveau de l'encadrement. Il a disputé la totalité des dix rencontres du play-off. Mais l'âge est assassin. Il faut savoir de temps en temps ménager ce joueur très intelligent et à l'hygiène de vie remarquable. 90 minutes, c'est peut-être trop long pour lui. Voilà pourquoi je l'ai souvent remplacé afin d'économiser de précieuses énergies. Je suis certain qu'il va continuer avec nous. Il mérite de sortir par la grande porte, mais il garde de beaux restes dont il va nous faire bénéficier», assure le patron technique béjaois.