Le syndicat des universitaires appelle l'autorité de tutelle à favoriser la communication et à respecter ses engagements ainsi que les textes juridiques organisant la profession d'enseignant On peut dire que le torchon brûle entre la Fédération générale de l'enseignement supérieur et la recherche scientifique et l'autorité de tutelle. Les points de discorde entre les deux parties se multiplient et les divergences s'intensifient depuis quelque temps. Chacune d'elles s'agrippe à sa position initiale et impute l'entière responsabilité de la crise à son vis-à-vis. Déjà, elles divergent totalement sur l'évaluation de la réforme du système universitaire. Le ministère estime qu'elle va bon train, tandis que le syndicat considère qu'il y a zéro réforme. D'ailleurs, c'est le même constat qu'il établit pour ce qui est du recrutement et des mutations ordinaires. Et tout dernièrement, leurs rapports se sont tendus encore, à cause du paiement des salaires et des heures supplémentaires, notamment des assistants universitaires contractuels. C'est dans cette ambiance très tendue que la Fgesrs décide d'adopter tous les moyens de lutte proposés par ses structures syndicales de base concernées, et qui consistent dans le boycott des discussions et le refus de remettre les notes des étudiants pour les fins de projet, que ce soit pour les enseignants chercheurs ou bien pour les assistants contractuels. Tout en s'engageant dans cette voie de lutte, les syndicalistes espèrent que l'autorité de tutelle se rétractera, en reprenant le dialogue et en renonçant à la politique d'inobservance de l'ensemble des textes juridiques, organisant ces professions, et aux atteintes aux droits des enseignants. Rémunérations Cette escalade intervient à la suite de ce que la Fgesrs appelle la «procrastination» empruntée par l'autorité de tutelle, dans le cadre des négociations relatives au dossier d'unification des salaires d'encadrement concernant les PFE et PFA, et qui datent depuis l'avant-dernier ministre. Selon le syndicat, le ministère s'obstine dans sa position, en dépit de la grande souplesse dont il a fait preuve, en revenant sur la décision de boycotter les soutenances, dans le souci de préserver l'intérêt des étudiants, une souplesse dans laquelle l'autorité de tutelle a vu un indice de faiblesse. Celle-ci s'est même tue devant le refus de certains contrôleurs des dépenses d'approuver les rémunérations des universitaires. D'ailleurs, elle vient de leur emprunter le pas, puisqu'elle a refusé de ratifier les heures supplémentaires, dont le nombre dépasse les six heures, alors qu'elle aurait dû procéder à cette ratification depuis le début de l'année universitaire, d'autant que les comités de gestion, c'est-à-dire les sections et les conseils scientifiques, ont demandé, d'une manière exceptionnelle, aux enseignants concernés d'assurer ces heures dans le but de sauvegarder le bon fonctionnement des établissements universitaires et l'intérêt des étudiants. Le ministère a agi de même vis-à-vis des nouveaux assistants contractuels, en refusant de ratifier les heures qui leur sont attribuées, et ce après qu'ils ont franchi le cap du concours avec succès, par le biais des dossiers et des épreuves orales organisées par les universités et après qu'ils ont assuré leurs cours durant toute l'actuelle année universitaire, et celle d'avant pour les anciens parmi eux. Ce qui les a privés de leurs salaires et leurs rémunérations. La Fgesrs voit dans ce non-payement une atteinte flagrante aux droits sociaux et réitère son refus catégorique de l'emploi fragile et l'exploitation du besoin urgent d'emploi des contractuels. D'autre part, les primes établies légalement en faveur des titulaires des fonctions de responsabilité, au niveau des établissements universitaires et des structures de recherche, alors qu'il ne reste qu'une seule année du mandat électoral. Le syndicat des universitaires déplore aussi l'attitude du ministre qui vient de prendre, dernièrement, une décision unilatérale qui consiste dans la réduction du montant de la prime de recherche octroyée aux enseignants, en la ramenant à 1.400 dinars, sans toucher à celle qui est accordée aux étudiants chercheurs et qui est d'environ 2 500 dinars. En sus, il a omis de mentionner les enseignants technologiques dans la liste des bénéficiaires. En dépit du volume et de la complexité des problèmes existants, la communication entre les responsables du ministère et la Fgesrs est bloquée tout comme la porte des négociations concernant les questions générales suspendues. Ce sont, donc, toutes ces raisons qui ont décidé le syndicat des universitaires à s'engager dans la voie de la résistance préconisée par ses structures syndicales de base.