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Si vous saviez ce que vous mangez !
Consommateurs
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 06 - 2016

Fraude, arnaque, triche et toutes sortes de duperies constituent le décor d'un marché insoupçonné que nous avons franchi avec l'équipe du contrôle économique. Un décor d'autant plus aberrant qu'il touche à l'alimentation et à la santé des gens ; et là on est en plein dans le crime.
La tournée des agents du contrôle économique relevant de la direction régionale du commerce de La Manouba nous conduit vers les marchés de Borj El Amri et La Mornaguia.
A 10 heures du matin, au souk de La Mornaguia, le contrôle des prix a permis de relever plusieurs infractions. Il est vrai que les marchés gardent toujours leurs attraits et cette ambiance qui leur est particulière, surtout au mois du Ramadan, mais les prix de certains produits, comme les concombres vendus à 1,D800 ont connu une flambée. Les piments doux sont commercialisés à 1D,200. Mais le marché est toujours bien achalandé. Les marchands y mettent de leur art et de leur technique pour décorer leurs étals et attirer la clientèle clairsemée et hésitante. Mais la sonnette d'alarme a été tirée par de nombreux consommateurs qui ont constaté une hausse illicite des prix. Certes, de grandes quantités de légumes, fruits et viandes sont disponibles à des prix abordables, mais on constate aussi des prix hors de portée des bourses moyennes.
Un vendeur de fruits et légumes souligne : «Notre filière est soumise à un contrôle strict. Notre marchandise est fraîche car elle provient quotidiennement de l'agriculteur. Les intermédiaires et les responsables du transport font augmenter le coût, mais on n'a pas le choix !». Le contrôle sanitaire est effectué quotidiennement par les services concernés. Un client, couffin à la main, est surpris par les prix affichés, qui ont connu une hausse inhabituelle au cours du mois de Ramadan.
L'abattage clandestin
Au souk de La Mornaguia, les prix des viandes rouges ont atteint des niveaux élevés. C'est pour cela que les consommateurs se rabattent sur les viandes blanches. Dans certaines boucheries, la viande n'est pas conservée dans des vitrines réfrigérées. Elle est exposée à la poussière et aux mouches.
Sami, un habitant de La Mornaguia, estime que «la saleté de la viande est due à l'abattage effectué sans contrôle. Après la révolution, les bouchers sont devenus très agressifs et ne respectent plus les agents du contrôle économique ou de la santé». La fraude et la tricherie en ce mois saint sont devenues monnaie courante. Certains commerçants veulent gagner de l'argent d'une façon illicite. Le phénomène dure depuis longtemps, mais s'est aggravé après la révolution. Un autre boucher, dont la carrière s'étale sur 40 ans, souligne : «Notre filière est soumise à un contrôle strict. Les bêtes sont abattues en présence d'un vétérinaire. En outre, une attestation du vétérinaire est délivrée pour garantir que la viande est saine. Cela prouve que la viande est soumise à un contrôle sanitaire dans les abattoirs agréés». Le boucher remet ces documents aux agents de contrôle qui visitent la boucherie d'une façon inopinée. En cas d'infraction, des sanctions sont prévues.
Pour ce qui est des viandes blanches, les producteurs se plaignent de l'augmentation du coût et de la baisse des prix à la vente, dans la mesure où le kilogramme d'escalope est vendu à 10D et 11D. Les consommateurs se plaignent aussi de la hausse des prix de cette denrée. Foued, quinquagénaire, vendeur dans une chaîne de distribution, confie avec un ton pessimiste «la situation est devenue dure et pénible». Mais, il garde l'espoir de voir la marge de bénéfice augmenter un jour.
Plus loin, une cliente tenant un couffin à moitié vide déclare d'une voix basse : «Il n'y a aucun rapport qualité/ prix. Les prix des viandes blanches sont élevés et avec un budget de 20 D par jour, je ne pourrais pas nourrir mes filles».
Les agents de la brigade économique ont prêté une attention toute particularité aux fraudes et aux hausses illicites des prix.
Huile végétale utilisée par des fabricants
La tournée a permis de relever aussi qu'un pâtissier fabrique ses gâteaux à partir de la farine et de la levure impropres à la consommation. En outre, l'huile subventionnée, qui est destinée aux particuliers, est utilisée pour la préparation des gâteaux. Les agents du contrôle sanitaire ont remarqué que certaines génoises présentent des traces de moisissure. La crème dont ont été nappées ces gourmandises avait, par ailleurs, changé de couleur. Les agents ont contrôlé également la qualité des matières premières, les conditions de conservation et de stockage des produits dans les locaux, ainsi que l'affichage des prix et les instruments de pesage. Des infractions ont été relevées dans ce domaine.
En outre, l'équipe du contrôle économique a saisi des litres de citronnade, de jus de fraise, d'orange et de kiwi stockés et congelés dans des sacs non alimentaires.
Après avoir contrôlé les conditions de conservation et de stockage des préparations alimentaires utilisées dans la fabrication des gâteaux, les agents de contrôle ont exigé de voir les factures d'achat des sacs de farine, afin de vérifier si le propriétaire de la pâtisserie utilisait ou non de la farine subventionnée dans la préparation des gâteaux. «Les propriétaires de boulangeries et de pâtisseries ont nié l'utilisation de la farine subventionnée pour la fabrication de pains spéciaux et de pâtisserie. Il faut savoir que l'usage de la farine subventionnée est strictement interdit pour la préparation de ces deux types de produits», a relevé l'un des agents.
Pis encore, la farine utilisée est d'une couleur presque noire et une grande partie du matériel de fabrication est en panne.
Et les sanctions tombent...
Dans une usine de conserves alimentaires située à La Mornaguia-Ghdir El Golla, les agents de contrôle ont vérifié la qualité des produits. Ils ont constaté que des boîtes de deux kilos de tomate, de thon, de petit-pois sont périmées ! Les citrons, les poivrons sont conservés sous le soleil et dans du plastique. D'autres produits avariés destinés à la consommation sont stockés anarchiquement pour être ensuite écoulés sur les marchés !
Des nuées de mouches courent sur les poivrons marinés, l'olive a perdu sa couleur brillante noire. Elle est devenue verdâtre et flétrie. On respire de mauvaises odeurs partout. Quel monde infernal !
Le directeur régional du commerce à La Manouba, Yasser Ben Khelifa, a indiqué que l'équipe économique a relevé 70 infractions, au cours des cinq premiers jours du mois de Ramadan, lors des campagnes de contrôle dans les marchés.
Ces équipes de contrôle économique (80 équipes) ont effectué 475 visites de contrôle dans la région.
«Au cours de ces visites, plusieurs infractions ont été enregistrées dans divers secteurs, dont les fruits et légumes (15), les volailles (4), les viandes rouges (6), la boulangerie (15) et les produits alimentaires (12). Ces infractions portent sur la hausse des prix, le non-affichage des prix et la concurrence déloyale», a-t-il ajouté.
S'agissant du contrôle de la qualité, le travail a été axé sur les produits périssables et les conditions de stockage. Les agents de contrôle ont saisi 149 kg de viandes blanches, 17 tonnes de farine subventionnée, 1,41 tonne de viandes rouges, 450 kg de sucre, 650 litres d'huile végétale subventionnée, 1.548 litres d'eau minérale périmée, a encore précisé notre interlocuteur. Consommateurs, si vous saviez ce qui tombe, en fin de course, dans votre assiette !


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