L'événement a attiré plus de 1.500 personnes le premier soir. Le coup d'envoi de «Mapping Sculpture in Carthago» a été donné vendredi au musée archéologique de Carthage. A la rencontre de la technologie et du patrimoine, ce parcours nocturne propose aux visiteurs de redécouvrir quelques monuments et sculptures du site, à travers les couleurs et les lumières d'animation projetées dessus, réalisées grâce à la technique du mapping vidéo. Une visite ouverte à tous a attiré un grand monde de personnes le premier soir, dont la ministre de la Culture, Sonia Mbarek. Le ministère de tutelle est l'un des partenaires de l'événement organisé par le muséologue Hatem Drissi et le collectif de vidéastes et de développeurs d'outils numériques Design Lab, auquel revient le travail de mapping. Le musée était prêt à recevoir ses visiteurs dès 21h00. Plongé dans le noir afin de rehausser l'effet des projections mapping sur ses monuments, le lieu s'est enveloppé de charme et de mystère. La première œuvre à vous accueillir est Les colonnes lumineuses, à l'extrême droite du site, décorées par des rayures rouges, noires et blanches avec une impression de mouvement. Dans l'esplanade centrale, des sculptures et des bustes puniques ont repris vie, animés par leurs couleurs et motifs d'origine, comme le rouge, le vert et le jaune. Les projections permettaient également au public de lire des textes explicatifs en français, traduits pour les visiteurs étrangers en anglais par des étudiantes en sciences du patrimoine. Un peu plus loin, la visite continue pour la découverte de l'une des œuvres majeures de «Mapping Sculpture in Carthago». Il s'agit du village punique, situé un niveau plus bas, qui a pris une autre dimension grâce à l'éclairage d'une projection entre lumière et calligraphie évoquant la mémoire. Et du côté gauche, il y a notamment Les neuf muses et Diane Chasseresse in Fine arts, des créatures mythologiques immortalisées par les textes d'histoire, fixées et taillées dans la pierre, qui ont dansé au rythme des couleurs du mapping vidéo et des sons qui l'accompagnent. Devant ces œuvres, grands et petits faisaient la pause, observaient ébahis ou prenaient des photos. Nombreux sont ceux qui sont venus en famille. La visite a fait le bonheur des enfants bien qu'ils n'aient pu essayer l'installation qui leur était destinée, où ils pouvaient, grâce à une caméra, voir leurs petites têtes s'afficher au-dessus de la sculpture d'un enfant punique. Parmi les visiteurs du premier soir au musée de Carthage, ceux qu'on a interrogés étaient unanimes sur l'intérêt de cet événement pour attirer le grand public, toutes tranches d'âges confondues, vers les musées, comme sur l'effet magique du mariage de la technologie et du patrimoine. Marwa, jeune collégienne, a été contente de voir de ses propres yeux à quoi ressemblaient les habits carthaginois et les lieux. Quant à Yosra, enseignante à l'institut supérieur du patrimoine, elle voit dans cette nouveauté en Tunisie une aubaine pour le patrimoine, qui nous place au niveau international dans les nouvelles approches des rapports entre musées et publics. Elle propose d'ailleurs de l'étendre à d'autres sites à l'intérieur du pays, comme ceux de Dougga et de Sbeïtla. Il y a même ceux qui ont décidé de revenir le lendemain, comme les jeunes diplômés Walid et Mohamed. Et vous devriez aussi le faire, surtout qu'a partir du lundi et pendant un mois, l'intérieur du musée fera également partie de la visite. A ne pas rater !