A force de placer la barre très haut, il risque de se faire éjecter du Parc B Etre un enfant du club semble ne plus signifier grand-chose pour bon nombre de joueurs tunisiens, particulièrement au moment de renouveler leurs contrats. C'est le cas d'Idriss Mhirsi qui fait marcher depuis quelques jours la direction de l'Espérance pour renouveler son contrat. Victime de son ego et sans doute des choix dictés par son agent, Mhirsi ne sait plus sur quel pied danser. Le joueur n'a pas répondu aux demandes d'entretien des collaborateurs de Hamdi Meddeb. Et c'est son agent qui mène les négociations avec les dirigeants «sang et or». Aux dernières nouvelles, Mhirsi a exigé, via son agent, un salaire de 60 000 dinars et le payement à la signature du contrat de ses arriérés qui ont atteint 300 000 dinars. Un sentiment d'ingratitude Faire monter les enchères n'a pas été du goût du président du club. Selon son entourage proche, Hamdi Meddeb aurait sorti une phrase assassine : «Nous n'obligerons personne à rester. Tout joueur qui trouve une meilleure offre que la nôtre pourrait quitter le club. Nous sommes capables de reconstruire une nouvelle équipe en l'espace de quelques mois seulement». Idriss Mhirsi est un enfant du club. C'est un pur produit de l'école de formation de l'Espérance qu'il a rejoint en 2004 à l'âge de 10 ans. Il a intégré à 16 ans l'équipe senior. Mais de la saison 2010/2011 à celle de 2014/2015, le joueur n'a jamais réussi à percer et bon nombre de fois, il fut mis sur la liste des partants avant d'être repêché pour la simple et bonne raison que c'est un enfant du club. Par ailleurs, c'est un sentiment d'ingratitude qui prévaut chez le président du club et les supporters. Le club s'est montré patient avec Idriss Mhirsi qui n'a explosé que la saison dernière, devenant une pièce maîtresse de l'équipe. A 22 ans accomplis, c'est maintenant que sa carrière commence. A lui de faire le choix de l'argent ou de penser à sa carrière sportive. Certes, on lui promet des offres en Europe et dans les pays du Golfe, mais la plupart des joueurs tunisiens, partis trop tôt en Europe, sont revenus aussitôt. A Mhirsi de méditer sur les cas de ses anciens coéquipiers, Oussama Darragi et Yannick N'Djeng, dont le passage au FC Sion a été un fiasco. Qu'il réfléchisse bien en pensant ce qu'est devenu Darragi qui a connu une année sabbatique avant d'atterrir au Stade Gabésien. S'il s'était montré reconnaissant et n'avait pas quitté inopinément le Parc B à deux reprises sans que l'Espérance ne gagne un centime, Darragi aurait été repêché par Hamdi Meddeb. C'est aussi cela le revers de la médaille quand un joueur tourne le dos à son club de toujours. Bref, le football n'est pas seulement une affaire d'argent. C'est aussi une carrière qui se construit sur le long terme.