Le club est à la dérive et les anciens présidents ont décidé de réagir. Rien ne va plus, faites vos jeux ! C'est ce que l'on pourrait penser actuellement du Club Africain qui donne l'impression d'être un navire en perdition. Après une saison catastrophique où il a frôlé le pire, le club de Bab Jedid est quand même arrivé à sauver sa peau. Nous voulons, bien entendu, parler de l'équipe senior de football. Seules les sections de handball et de basket-ball ont sauvé la mise en remportant respectivement la coupe et le championnat de Tunisie. Maigre bilan par rapport à la saison précédente où le Club Africain avait tout raflé. A qui incombe la faute? En premier lieu au président en poste. Il pensait faire des miracles, il s'est simplement trompé d'objectif. Volontairement ou involontairement, on ne le saura pas. Toutefois, on sait qu'il a toujours été mal conseillé et qu'il en a fait toujours à sa tête. Son dernier dérapage a été de dissoudre le bureau directeur à la fin du présent exercice en adressant aussi un message fort, celui de sa démission. Comme pour dire qu'il est l'homme fort du club. Et il l'est en effet. N'ayons pas la mémoire courte. En quatre ans, Slim Riahi a dépensé des sommes faramineuses, même si ce fut quelquefois de l'argent jeté par les fenêtres. Nous voulons parler des recrutements de Nouioui et Touzhgar en particulier. Ces deux joueurs n'ont rien apporté à l'équipe. Puis il y a eu les différends avec Tijani Belaïd, Houcine Nater et Saber Khalifa pour ne citer que ceux-là. Slim Riahi, en président têtu, a accumulé les bourdes. Aujourd'hui, le club est dans l'impasse et est bourré de dettes. Les réunions se succèdent pour trouver une issue de secours. Les anciens présidents du club ont même publié un manifeste sommant Slim Riahi de payer intégralement les dettes du club jusqu'au 30 juin courant et de mettre à la disposition des potentiels candidats à sa succession les rapports moral et financier des deux dernières saisons. La guerre des clans? Nous comprenons par cette attitude qu'il y a maintenant deux clans. L'été s'annonce chaud par conséquent. Mais attention, il y a aussi un arbitre sur le ring, Hamadi Bousbiï en l'occurrence ou le père spirituel du Club Africain comme certains aiment l'appeler. Ce dernier, comme pour donner un équilibre à la bataille, se place derrière Slim Riahi. Hamadi Bousbiï vient de déclarer ouvertement qu'il n'était pas au courant du manifeste publié par les ex-présidents du CA. Franchement, nous avons de la peine à le croire car au club de Bab Jedid rien ne se fait sans le consentement du père spirituel. Drôle de raisonnement finalement pour un club professionnel. Hamadi Bousbiï a même enfoncé le clou en affirmant dernièrement ne pas être au courant du contenu du manifeste et il l'a fortement critiqué. Entretemps, Slim Riahi s'est réuni avec Hamadi Bousbiï. Il s'est engagé à payer toutes les dettes du club. Mieux, le président sortant a aussi promis de trouver un entraîneur et un directeur sportif dans les prochaines heures. Le message semble clair. Slim Riahi pourrait être parti pour rester. C'est une hypothèse plausible. Aujourd'hui, l'union sacrée est plus que jamais souhaitée. A l'heure où les autres clubs, soit la majorité, ont planifié la reprise des entraînements et les stages d'avant-saison, le Club Africain navigue à vue. A ce rythme, l'équipe n'est pas sortie de l'auberge. Elle risque de vivre une nouvelle saison catastrophique. Voilà où nous en sommes. Croisons les doigts pour que tout le monde se mette en tête l'intérêt du club. Franchement et pourquoi le cacher, aucun ex-président du CA ne peut placer la barre aussi haut comme l'a fait Slim Riahi. Ce dernier a commis des erreurs de jeunesse. Il faudrait essayer de le repêcher au lieu de l'abattre. Pourvu que le message soit clair.