D'une grande surface à une autre (souvent de la même enseigne), les prix diffèrent. Pour la même qualité, les mêmes marques, l'écart entre les prix est énorme, comparé à ceux pratiqués par d'autres revendeurs Les effets d'annonces n'ont pas manqué et les « visites surprises » fortement médiatisées(les médias présents font souvent partie de la surprise) ont animé le paysage pour donner l'impression que l'on contrôlait le marché. Certes, les centaines et centaines, pour ne pas dire les milliers de contraventions dressées et les tonnes de produits impropres à la consommation saisies, sont là non seulement pour prouver l'effort fourni pour reprendre en main la situation, à la veille puis au cours du mois de ramadan, mais aussi l'ampleur des dégâts occasionnés par au moins trois années de laisser-aller, de promesses non tenues et de manipulations qui entament grandement la confiance entre fournisseurs, distributeurs et consommateurs. Mais pour une fois, nous n'irons pas chercher du côté des marchés «organisés» qui ont bien des choses à se reprocher et à propos desquels nous reviendrons en temps utile, mais du côté d'un certain nombre de grandes surfaces censées avoir accepté de baisser les prix à l'occasion du mois saint. Certes, une impressionnante liste est bien affichée à l'entrée. Mais en la parcourant, nous relevons que les produits qui y figurent ont été choisis pour remplir de la place. Uniquement ! On ne se remplit pas le ventre avec des produits de vaisselle, de ménage et de toilette au mois de ramadan à moins que cette panoplie de produits ne soit adressée à des consommateurs venant d'une autre planète. Prenons l'exemple d'une marque d'eau minérale (souvenez-vous que l'on a promis une baisse conséquente de ce produit). Alors qu'elle était en vente dans un hypermarché de la banlieue à 380 millimes, elle était affichée dans les grandes surfaces de Tunis et ailleurs à ...480 millimes. Pour faire passer la pilule et surtout pour leurrer le consommateur (le mot est bien choisi) on a supprimé le nom de la marque pour le remplacer par « eau minérale ». Où est l'ODC et où sont les propriétaires de la marque ? Une augmentation de 80 millimes, ce n'est pas peu et il y a de quoi se poser des questions. A l'ère de l'informatique, une enquête auprès de ces distributeurs peut en tout moment confirmer cette constatation, car que cette augmentation provienne du producteur ou du distributeur, son ampleur est un abus inconcevable. C'est aussi le cas des sachets d'arômes pour la confection de jus. Une marque de la place avait mis son produit à 350 millimes pour préparer un mélange d'un litre et demi. Une fois lancée sur le marché, elle garde le même sachet tout en le portant à 520 millimes pour la préparation d'un litre ! Autrement dit, elle a augmenté le prix tout en réduisant la quantité. Où a-t-on vu pareille malversation et où sont ceux qui sont censés surveiller ce genre de magouille ? Les grandes surfaces ont certes répercuté l'augmentation imposée par le producteur mais la différence ajoutée à la diminution de la quantité est inexplicable. La valse des étiquettes, jamais posées là où il le faut, trompe à longueur de journée des consommateurs pressés et qui n'y regardent pas de près les tickets qu'on leur délivre à la caisse. Au cas où on s'apercevrait du décalage on se confond en excuses tout en essayant de vous expliquer que c'était un prix de promotion qui a pris fin la veille, et qu'on a oublié de changer. De combien de clients entre-temps, a-t-on encaissé la différence impunément ?Les articles en promotion annoncés par les différents médias ne sont en fait que de simples produits d'appel. En effet, le nom de l'article apparaît sur les rayons mais la place est vide. On est bien obligé de croire qu'à l'ouverture, tôt le matin, l'article a été « épuisé » et comme on ne vient pas à cause de cette seule promotion, on est bien obligé d'acheter autre chose, avant de repartir déçu et sans doute délesté d'une somme un peu plus importante que n'aurait coûté votre marchandise acquise chez l'épicier du coin. D'une grande surface à une autre (souvent de la même enseigne) les prix diffèrent surtout au niveau des fruits et des laitages. Pour la même qualité, les mêmes marques, l'écart entre les prix est énorme, comparé à ceux pratiqués par d'autres revendeurs qui ne sont pas plus éloignés que l'autre côté de la rue. Tout en souhaitant que ces grandes surfaces (se considèrent-elles au-dessus des lois ?) ne feront pas grève pour protester contre cette mise à nu de quelques-uns de leurs agissements, nous attirons l'attention de qui de droit pour spécialiser les équipes de contrôle, car le citoyen a, de nos jours, tendance à préférer aller dans ces lieux pour tout acheter en une seule course. Il faut donc le protéger ! Les slogans, les belles paroles et les bonnes dispositions ne devraient pas être des artifices destinés à enrober ce qu'on tient à cacher.