On parachève au palais de Carthage la première étape : la définition des priorités nationales d'ici 2019. On s'attend à ce que ces priorités soient inscrites dans un document officiel qui sera mis à la disposition du public Aujourd'hui, mercredi 29 juin, le président Béji Caïd Essebsi reçoit au Palais de Carthage les participants à la consultation entamée depuis près d'un mois en vue de la mise en forme de l'initiative présidentielle sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. On procédera, comme l'a indiqué le service d'information et de communication relevant de la présidence de la République, à la discussion et à la finalisation du document-synthèse qui servira de programme commun au prochain gouvernement, lequel programme émane des propositions du chef de l'Etat contenues dans son initiative accouplées à celles exprimées jusqu'ici par les participants aux débats, soit oralement, soit par écrit. La commission restreinte formée en vue de synthétiser les différentes propositions devrait soumettre aujourd'hui un document de synthèse comportant les grandes priorités du programme commun qu'aura à appliquer le gouvernement d'union nationale dont on connaîtra après l'Aïd el fitr le nom de la personnalité qui va le constituer et les noms des ministres qui en feront partie. L'Ugtt peaufine sa position On croyait que tous les participants aux rencontres du Palais de Carthage ont déjà remis leurs copies à la commission restreinte de synthèse des suggestions. On découvre que l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) n'a pas encore remis la sienne et que c'est hier soir que le bureau exécutif de la centrale syndicale ouvrière devait se réunir pour examiner le document-vision de l'Ugtt que Houcine Abassi, SG de l'Union, dévoilera aujourd'hui aux participants à la rencontre du Palais de Carthage sous la présidence du chef de l'Etat. Et déjà les Tunisiens ont eu un avant-goût de la vision qu'ont les syndicalistes de l'avenir de la Tunisie à l'occasion de l'interview que le patron de la Place Mohamed-Ali a accordée, lundi soir, à la TV nationale. Et à bien écouter l'approche développée par Houcine Abassi, on découvre que les syndicalistes accordent une importance majeure aux axes économiques et au volet du dialogue social. Et sans le souligner clairement, Abassi laisse entendre que l'Ugtt est prête à accepter une trêve sociale (arrêt des grèves et des revendications à caractère financier) mais à condition que le prochain gouvernement adopte «une politique claire et courageuse en matière de lutte contre la corruption, l'évasion fiscale, le commerce parallèle, la contrebande, l'application des programmes de développement déjà arrêtés en faveur des régions prioritaires et la lutte contre le terrorisme et la violence». Vaste programme — font remarquer les observateurs — auquel s'ajoute la mise en œuvre du Conseil national du dialogue social et l'activation des différentes commissions qui en dépendent. Ce qui revient à dire que le prochain gouvernement exercera ses fonctions sous la supervision de ce même conseil et aussi sous le contrôle de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) dont les partis les plus influents sont appelés à accorder leur soutien au gouvernement, à son chef et à ses ministres, tout en les gardant constamment sous leurs yeux superviseurs». Les mêmes observateurs relèvent : «Il s'agit là d'une approche bien singulière où un chef de gouvernement est tenu d'exécuter un programme à l'élaboration duquel il n'a pas pris part ni lui ni les ministres qu'il va choisir, qui est aussi tenu de parachever le travail de son prédécesseur (les programmes de développement dans les régions défavorisées déjà annoncés), qui sera un politicien courageux et audacieux mais qui n'appartient ou n'est proche d'aucun parti en place. C'est bien un génie qui ne court pas les rues et ceux qui vont le dénicher feront œuvre historique qui sera inscrite dans les annales». En attendant de trouver «ce messie» qui sera peut-être Habib Essid lui-même qui reste toujours dans la course au Palais de La Kasbah aux côtés de certains de ses ministres (Slim Chaker, candidat de la faction Hafedh Caïd Essebsi au sein de Nida Tounès, Néji Jalloul, candidat lui aussi si les nidaistes décident de le choisir), aujourd'hui du Palais de Carthage, sortira — on l'espère bien — le programme commun qui détermine les priorités nationales d'ici 2019. Et on souhaite que ces priorités soient rédigées noir sur blanc dans un document qui sera mis à la disposition de tous ceux qui désirent en prendre connaissance, quitte à ce qu'il soit vendu dans les librairie et les kiosques à journaux et disponible aussi dans les bibliothèques publiques.